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Nouvelle-Zélande : la course pour remplacer Jacinda Ardern est lancée

Le Parti travailliste néo-zélandais se réunit dimanche pour désigner un successeur à la Première ministre Jacinda Ardern. La piste d'un chef de gouvernement d'origine maorie, une première dans le pays, est sur la table.

Qui pour remplacer Jacinda Ardern ? La démission de la Première ministre de Nouvelle-Zélande, qui a pris son pays par surprise, ouvre la voie à la désignation d'un successeur d'origine maorie, peu de candidats ayant manifesté leur intérêt pour ce poste.

Trois jours après la démission de Jacinda Ardern, le caucus travailliste tentera dimanche de désigner son successeur. Pour devenir Premier ministre, celui-ci devra toutefois obtenir les deux tiers des voix. Si aucun des candidats n'y parvient, une longue bataille s'engagera alors, impliquant des membres du Parti travailliste et les syndicats qui lui sont affiliés.

Chris Hipkins, 44 ans, est le grand favori du scrutin après que Grant Robertson, adjoint de Jacinda Ardern, s'est retiré de la course. Chris Hipkins, dont la candidature est jugée sérieuse, a été médiatiquement très exposé, ayant été chargé de la gestion de la crise du Covid-19 ainsi que des portefeuilles de l'éducation et de la police.

Parmi les autres candidats en lice figurent la ministre de la Justice Kiri Allan, figure de proue des députés travaillistes d'origine maorie, et le ministre de l'Immigration Michael Wood. Âgé de 42 ans, ce dernier est responsable de l'augmentation du salaire minimum en Nouvelle-Zélande, et bénéficie d'un soutien considérable dans le mouvement syndical du pays. 

Pour l'instant, aucun des trois n'a encore officialisé sa candidature.

"Nous aimerions qu'il y ait un jour un Premier ministre maori"

Jamais la Nouvelle-Zélande n'a été dirigée par un Premier ministre d'origine maorie. Mais l'ancienne avocate d'affaires Kiri Allan pourrait percer le plafond de verre dimanche. Dès son entrée au Parlement en 2017, elle a rapidement été présentée comme une future cheffe de file, voire la première cheffe du gouvernement d'origine maorie dans l'histoire du pays.

Kiri Allan est l'avant-dernière d'une famille de 10 enfants et a grandi dans un foyer de la classe ouvrière sur la côte est. Elle a épousé sa partenaire Natalie en 2016, peu après que la Nouvelle-Zélande a légalisé le mariage entre personnes de même sexe.

Elle avait été contrainte de quitter l'hémicycle en avril 2021 après que les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du col de l'utérus de stade 3, mais a repris ses fonctions seulement trois mois plus tard. 

Dimanche, les 15 membres maoris du caucus travailliste espèrent peser sur le scrutin. "Il est évident que nous aimerions qu'il y ait un jour un Premier ministre maori", a déclaré l'influent ministre travailliste Kelvin Davis.

Willie Jackson, ancien co-président du caucus du Parti travailliste, a déclaré qu'il était extrêmement important que les députés maoris aient voix au chapitre. "Nous parlons du Premier ministre de notre nation, nous voulons donc jouer un rôle ", a-t-il déclaré.

Le parti maori, Te Pati Maori, a également déclaré qu'il était temps que la Nouvelle-Zélande soit dirigée par un Premier ministre d'origine maorie. "Tout autre résultat serait un recul d'Aotearoa (le nom officiel de la Nouvelle-Zélande en maori, NDLR) après Jacinda Ardern", ont prévenu les codirigeants du parti Debbie Ngarewa-Packer et Rawiri Waititi dans un communiqué.

Les premiers Maoris seraient arrivés en Nouvelle-Zélande en provenance de Polynésie il y a environ 700 ans. Environ 17 % des cinq millions d'habitants de la Nouvelle-Zélande s'identifient aujourd'hui comme Maoris, selon le dernier recensement du pays.

Avec AFP