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Berlusconi doit quitter l'hôpital de Milan dans la journée

Le président du Conseil doit quitter aujourd'hui l'hôpital de San Raffaele à Milan, trois jours après avoir été frappé au visage par un déséquilibré. Très perturbé par l'agression, il devra observer deux semaines de repos.

REUTERS - Quarante-huit heures après l'agression dont a été victime Silvio Berlusconi, le gouvernement italien a annoncé mardi une refonte imminente du dispositif de sécurité des personnalités et envisage de fermer les sites internet appelant à la violence. Le président du Conseil, qui souffre d'une fracture du nez, de blessure aux lèvres et a perdu deux dents, a passé une nouvelle nuit à l'hôpital, dont il sortira mercredi, et devra observer deux semaines de repos, a dit son médecin personnel, Alberto Zagrillo.

Son agresseur, un déséquilibré de 42 ans qui l'a frappé avec une reproduction miniature de la cathédrale de Milan, lui a adressé une lettre dans laquelle il présente ses excuses pour son geste "lâche et impétueux", ont fait savoir ses avocats.

Selon ses proches alliés, Berlusconi est très ébranlé par l'agression. "Pourquoi me haïssent-ils à ce point?" aurait-il déclaré à un prêtre venu lui rendre visite.

Dans un message diffusé sur son site internet, le président du Conseil demande à ses partisans et sympathisants de rester "calmes et confiants". "L'amour l'emporte toujours sur la jalousie et la haine", dit-il.
Alors que l'Italie se demande s'il faut établir un lien entre cette agression et le climat de tensions politiques qui règne depuis des semaines dans la péninsule, le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, a annoncé que le cabinet adopterait jeudi de nouvelles mesures visant à préserver la sécurité de la population et de ses dirigeants.

Le gouvernement, qui redoute une "spirale dangereuse" d'agressions inspirées par le geste de Massimo Tartaglia, envisage parallèlement de fermer les sites internet considérés comme incitant à la violence. Provoquant la stupeur et la colère de parlementaires, des groupes tressant les louanges de Tartaglia ont fleuri sur le très populaire réseau Facebook.

Maroni a en revanche dédouané les forces de sécurité, qui ne peuvent selon lui être tenues pour responsables de l'incident.

Gaz au poivre et crucifix

Silvio Berlusconi a été frappé au visage à l'issue d'une réunion politique à Milan. Son agresseur, suivi depuis dix ans pour des problèmes psychiatriques, a agi seul et son geste n'a pas été motivé par des considérations politiques ou militantes, ont dit ses avocats.

Dans un courrier envoyé au "Cavaliere" de sa cellule, Tartaglia fait part de ses "regrets sincères pour un acte superficiel, lâche et impétueux dans lequel il ne se reconnaît pas lui-même", dit le communiqué.

Au lendemain de cette agression, les proches de Berlusconi ont déploré le "climat de haine" autour du chef du gouvernement, lui-même coutumier de violentes attaques verbales contre les magistrats, médias et personnalités de gauche, généralement qualifiés de "communistes" et accusés de vouloir sa chute.

Massimo Tartaglia attendait sur le lieu du rassemblement public depuis le matin et avait pris avec lui, outre la réplique du Duomo, un spray de gaz au poivre et un crucifix en résine, a dit Maroni au parlement.

La statuette du Dôme, dont la particularité est d'avoir des parties saillantes qui expliquent les entailles sur le visage de Berlusconi, avait été achetée dans une boutique de la place.

Pour le ministre de l'Intérieur, l'agression a été préméditée et motivée par une vieille rancoeur contre Silvio Berlusconi.

Un vendeur de souvenirs a confié que la statuette s'annonçait comme l'une des meilleures ventes de la période des fêtes. Le modèle le plus lourd, en marbre, coûte environ 10 euros tandis que la version en résine s'écoule à 5-6 euros.
"Les gens s'arrêtent, prennent l'objet pour voir combien il pèse, en essayant d'imaginer comment il a pu faire autant de dégâts physiques à Berlusconi", a expliqué le commerçant, Mario Mantuzzi, à Reuters Television.