
"Ce n'est plus le moment de gesticuler [...], chaque pays doit prendre sa part pour sceller un accord à Copenhague", tance le secrétaire général de l'ONU alors que les négociations semblent dans l'impasse.
Les négociations semblent dans l’impasse à trois jours de la fin du sommet de Copenhague et de la signature d’un éventuel accord pour lutter contre le réchauffement climatique.
Les délégués de 193 pays - dont plus de 110 chefs d'Etat attendus en sommet le 18 décembre - doivent s'accorder d'ici vendredi sur la meilleure façon de limiter le réchauffement à 2 degrés.
Mais d’importantes divergences continuent d'opposer pays développés - parfois même entre eux - et pays en voie de développement sur les points cruciaux : financement de l'accord, engagements de réduction d'émissions et mécanismes de contrôle. L’aide financière des pays développés aux pays les plus pauvres reste l’une des principales pierres d’achoppement entre Nord et Sud.
Coup d'éclat des pays africains
Attendu ce mardi à Copenhague, Ban Ki-moon a exhorté lundi, journée marquée par de vives tensions, les négociateurs à "redoubler d'efforts" pour parvenir à un accord, rappelant que le temps était "compté". La déclaration du secrétaire général de l'ONU survient au lendemain d'un coup d’éclat des pays africains. Emmenés par
l’Algérie, les 53 pays africains, ont suspendu pendant quelques heures leur participation aux discussions. Ils entendaient ainsi exprimer leur crainte que le protocole de Kyoto ne soit abandonné au-delà de 2012.
"C'est le seul instrument qui nous garantisse que les uns et les autres prendront des engagements minimaux" pour réduire les gaz à effet de serre au-delà de 2012, plaide le délégué du Gabon, Etienne Massard Makaga.
Myriam Mascarello, l'envoyée spéciale de FRANCE 24 à Copenhague, rappelle que le protocole de Kyoto, que les Etats-Unis et la Chine n’ont pas ratifié, reste "le seul instrument contraignant pour les pays industrialisés".
Arrestations de militants
Certains pays, comme le Japon et l'Australie, refusent en effet de discuter de nouveaux engagements tant que les débats ne progressent pas sur ceux que doivent prendre les Etats-Unis et les grands pays émergents.
Selon un observateur européen cité par l’AFP, la crise a surtout pris racine en raison d'une maladresse de la présidence danoise, qui a "voulu avancer trop vite" en réunissant dès samedi, et de nouveau dimanche, les ministres de l'environnement déjà arrivés à Copenhague, alors que la plupart des pays n'enverront les leurs qu'à partir de mardi soir.
"De nombreuses questions sont à résoudre dans les prochains jours", a prévenu le ministre britannique du Climat, Ed Miliband, déjà sur place. "Les dirigeants sont pratiquement en route. Leur rôle est important, mais les négociateurs et les ministres ne peuvent pas tout leur laisser" à trancher.
Et alors que les militants écologistes poursuivent leurs manifestations en marge du sommet, les forces de l’ordre danoises ont arrêté près de 210 personnes dans la nuit de lundi à mardi près du squat géant de Christiania. Des activistes y avaient dressé des barricades en feu. Plus tôt dans la soirée, ils s’étaient opposés à la police, leur jetant des cocktails Molotov alors qu’ils tentaient d’éteindre les feux des barricades.