
Les corps de cinq marins disparus après le naufrage d'un navire des forces armées thaïlandaises, dans la nuit de dimanche à lundi, ont été repêchés mardi dans le golfe de Thaïlande, après qu'un autre marin a été retrouvé "en bonne santé”, selon la Marine royale.
C’est une opération de sauvetage d’envergure. Deux jours après le naufrage d'un navire militaire dans le golfe de Thaïlande, un des marins portés disparus a été retrouvé vivant tandis que les corps de cinq autres marins ont été repêchés, mardi 20 décembre, par la Marine royale.
24 marins toujours portés disparus
La Marine royale thaïlandaise a confirmé la mort de cinq membres de l'équipage, peu de temps après la conférence de presse du commandant en chef Choengchai Chomchoengpaet, qui a annoncé de Bangkok le repêchage de quatre premiers cadavres. "Nous allons aller au bout de la mission pour ramener nos gens", a-t-il déclaré.
Un peu plus tôt, le commandant Pichai Lorchusakul avait annoncé qu'un autre marin avait été retrouvé "en bonne santé”. "C'est une bonne nouvelle, qui montre que nous pouvons retrouver plus de personnes", avait-il assuré.
"La difficulté de la mission de sauvetage, c'est qu'il y a beaucoup de vent et de vagues, ce qui a conduit au dysfonctionnement (du 'HTMS Sukhothai'). C'est pareil pour sauver les victimes", avait précisé le commandant.
Quatre navires de guerre, deux avions Dornier de patrouille maritime et quatre hélicoptères ont été déployés sur la zone des recherches, un carré d'environ 50 kilomètres de côté, qui s'étend sur les provinces de Prachuap Khiri Khan et de Chumphon.
Des 105 membres de l'équipage du HTMS Sukhothai, 76 ont été secourus et 24 sont encore portés disparus, selon le dernier comptage officiel.
"J'aimerais l'embrasser"
"La zone de recherches s'est agrandie depuis hier (lundi), nous nous concentrons sur les côtes, en fonction des courants et du vent", a déclaré le porte-parole de la Marine, l'amiral Pogkrong Montradpalin.
Sur le quai, des familles de marins disparus scrutent l'horizon avec l'espoir d'apercevoir leurs proches, bien que les chances de les retrouver s'amenuisent d'heure en heure.
Phongsri Suksawat, 50 ans, croit "à 100 %" que son plus jeune fils, Chirawat Toophorm, 22 ans, va "revenir à la maison", à Rayong. "J'aimerais l'embrasser", lance-t-elle.
Malinee Pudpong, 54 ans, a effectué lundi le long voyage à partir de la province de Roi Et (nord-est) pour attendre son neveu Saharat Esa, 21 ans, parti en mer à bord du "HTMS Sukhothai". "Je suis venue ici pour regarder les vagues et réfléchir. Pour l'amour de Dieu, où est mon neveu ?", a-t-elle dit.
"J'espère que nous allons trouver des survivants, qui auraient tenu grâce aux gilets de sauvetage", a déclaré à l'AFP Narong Khumburi, un officier de la Marine qui prend part à la mission de sauvetage. "J'imagine qu'ils doivent être fatigués" après deux nuits en pleine mer, a-t-il ajouté.
Naufrage inédit
La mer agitée, avec des vagues de "trois mètres" de haut selon un survivant, a contribué à endommager le système électrique du "HTMS Sukhothai" et à le rendre "hors de contrôle", selon la Marine royale thaïlandaise.
C'est la "première fois" qu'un navire de guerre fait naufrage en Thaïlande en temps de paix, a souligné lundi le commandant Pichai.
Le bureau météorologique thaïlandais a réitéré mardi son appel à la prudence pour la navigation dans le golfe de Thaïlande, en raison des rafales de vent attendues qui peuvent créer des conditions orageuses.
Lundi après-midi, la majorité des membres secourus de l'équipage ont été transportés par voie aérienne dans un hôpital militaire géré par la Marine à Sattahip (est).
Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, également ministre de la Défense, a indiqué lundi qu'il y avait "environ cinq blessés graves".
Le "HTMS Sukhothai", de fabrication américaine, a été mis en service en 1987, selon le centre de réflexion US Naval Institute.
Dans l'un des pires naufrages de l'histoire de la Thaïlande, plus de quarante touristes étaient morts en juillet 2018 près de Phuket.
Avec AFP