logo

Mondial-2022 : liesse en France après la victoire des Bleus, quelques débordements et un décès

Sur les Champs-Élysées à Paris, à Bordeaux, à Lyon ou encore à Marseille, la qualification des Bleus pour la finale du Mondial-2022 a été célébrée mercredi par des milliers de supporters dans une ambiance largement bon enfant, avec cependant quelques débordements. Un groupe de 40 personnes proches de l'ultradroite et qui s'apprêtait à rejoindre les Champs-Élysées a été interpellé pour port d'armes prohibées et un adolescent est mort à Montpellier, percuté par une voiture.

Une foule en liesse a envahi la capitale mais aussi Bordeaux, Lyon ou encore Marseille pour célébrer la qualification de l'équipe de France pour la finale du Mondial-2022, mercredi 14 décembre. Dans toute la France, la qualification des Bleus a été célébrée par des milliers de supporters dans une ambiance largement bon enfant, avec cependant quelques débordements.

"Partager un moment de joie"

Des centaines de supporters et supportrices des Bleus se sont rassemblés sur les Champs-Élysées, en plein cœur de Paris dès avant la fin du match, remporté 2 à 0 face au Maroc. "On est en finale, on est en finale !", chantaient les supporters réunis spontanément malgré le froid sur la célèbre avenue parisienne, pendant que les voitures qui descendaient les Champs-Élysées faisaient retentir leur klaxon. "C'est la fête, on a gagné, on est en finale. Pour moi, on gagne sans aucun doute (la finale de dimanche, NDLR), c'est à nous cette étoile. Je voulais vivre ça sur les Champs, c'est une fois dans sa vie", a déclaré Anna Issa, 18 ans, venue de La Réunion à Paris, "faute d'aller au Qatar".

Mondial-2022 : liesse en France après la victoire des Bleus, quelques débordements et un décès

"Je suis très content de retrouver la finale, c'est la deuxième fois en quatre ans", a renchéri Sylvain Badin, 24 ans. "Et quel plaisir de retrouver l'Argentine. Je suis venu partager un moment de joie", a-t-il ajouté, avant de plier et de ranger son drapeau français pour tenter de retrouver un ami.

Mondial-2022 : liesse en France après la victoire des Bleus, quelques débordements et un décès

Quelques débordements

Mais la police a fait état de plusieurs débordements. Un groupe de 40 personnes proches de l'ultradroite et qui s'apprêtait à rejoindre les Champs-Élysées a été interpellé, notamment pour port d'armes prohibées, a-t-on appris de source policière. "Ils voulaient clairement en découdre sur les Champs", a-t-elle ajouté.

Peu avant 23 h, une charge de CRS a dispersé des centaines de supporters, dont certains tiraient des feux d'artifice, réunis autour de l'Arc de Triomphe, à Paris.  Au total, 115 interpellations ont eu lieu dans l'agglomération parisienne dont 101 à Paris à l'issue de cette demi-finale du Mondial, a indiqué la préfecture de police.

À Lyon, la fête a été émaillée de débordements alors que plusieurs centaines de jeunes étaient rassemblés sur la place Bellecour, certains faisant exploser des pétards et des feux d'artifice, obligeant les forces de l'ordre à procéder à plusieurs tirs de gaz lacrymogène.

Peu après la fin du match, "un groupe de jeunes d'extrême droite s'est rapproché des supporters rassemblés sur la place Bellecour. Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le suivre", selon une source préfectorale, qui a fait état de six interpellations, dont deux parmi les militants du groupuscule d'extrême droite. Des projectiles ont également été lancés sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.

À Avignon, 14 personnes ont également été interpellées, dont huit pour tirs de mortier, selon un bilan de la police.

À Marseille, 3 000 personnes étaient présentes sur le Vieux-Port pour célébrer la victoire et aucun incident notable n'a été enregistré. Il y avait aussi plusieurs milliers de supporters dans le centre de Nice, tandis qu'à Montpellier, sur la place de la Comédie, les esprits se sont échauffés peu avant la fin du match.

Dans cette ville, un adolescent est mort, percuté par un "chauffard", a annoncé la préfecture. Le conducteur a pris la fuite et "le véhicule a été retrouvé à proximité des lieux de l'accident et placé sous séquestre", a ajouté la préfecture dans un communiqué précisant que "l'enquête de police progresse rapidement sous la direction du parquet". La victime, transférée à l'hôpital en urgence absolue, est morte peu après sa prise en charge médicale.

Selon la députée de l'Hérault Nathalie Oziol, les faits se sont produits dans le quartier populaire de La Paillade et la victime avait 14 ans, a-t-elle indiqué sur Twitter, regrettant que cet "événement sportif s'achève en drame absolu".

Emmanuel Macron "immensément fier"

Le président Emmanuel Macron s'est déclaré "immensément fier" de la qualification des Bleus en finale et a souligné le rôle du sélectionneur Didier Deschamps. Le chef de l'État a salué une équipe qui est "un mélange de plusieurs générations". "Jamais deux sans trois. Donc Didier Deschamps est là avec sa 'baraka'", a-t-il commenté depuis le Qatar.

Plus tôt, durant le match, quelques dizaines de supporters marocains s'étaient rassemblés à Paris, avec le drapeau rouge étoilé de leur pays sur le dos, pour suivre la rencontre sur leur téléphone portable. "On a perdu, mais ça reste que du foot, on a fait l'Histoire en allant en demi-finale (...). On est fiers de notre pays et contents pour la France", a insisté Kamal Seddiki, un étudiant marocain de 22 ans.

Quand la France a doublé la mise par Kolo Muani (79e), le but a été salué par un car de CRS qui a déclenché sa sirène. L'ambiance restait bon enfant avec la présence lourde de policiers et de gendarmes, certains équipés de casques et de boucliers. Quelque 10 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés en France pour encadrer les supporters des deux équipes. Les forces de l'ordre avaient procédé à 170 arrestations, dont 100 à Paris, au moment des incidents survenus après la qualification samedi du Maroc et de la France en demi-finales.

Avec AFP