L'Agence internationale de l'énergie encourage l'UE à poursuivre ses efforts pour réduire sa dépendance au gaz russe. L'agence estime que l'Europe pourrait manquer de gaz à l'hiver 2023-2024 en cas de rupture complète d'approvisionnement en gaz russe, mais aussi si les importations chinoises de gaz naturel liquéfié remontent aux niveau de 2021.
L'UE a fait mieux et bien réduit sa dépendance au gaz russe... mais elle doit faire mieux, avertit Fatih Birol, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie. "Normalement, nous devrions passer cet hiver grâce à toutes les mesures prises en Europe, parce que nos stocks de gaz sont très élevés", a-t-il expliqué, avant d'évoquer des circonstances qui pourraient ne pas se reproduire l'année prochaine, comme les températures exceptionnellement douces de cet automne.
Cependant, Fatih Birol ne veut pas capitaliser sur cette météo clémente pour l'année à venir, évoquant d'autres circonstances qui pourraient peser sur les stocks européens de gaz, comme l'arrêt total des livraisons de gaz russes ou un approvisionnement en gaz naturel liquéfié qui risque d'être tendu avec la concurrence de pays asiatiques – demandeurs en GNL. La Chine, en particulier, pourrait absorber une partie conséquente du stock disponible si le rebond de son économie se poursuit.
Dans ces conditions, il manquerait à l'Europe 27 milliards de mètres cubes pour couvrir sa consommation d'énergie, soit l'équivalent de 6,5 % de sa consommation de l'année 2021, où elle s'est élevée à 412 milliards de mètres cube selon Eurostat, un plus haut depuis 2011.