À la une de la presse, ce lundi 12 décembre, l’arrestation, hier, en Belgique, de la vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, et de trois autres personnes, soupçonnées de corruption par le Qatar. La mobilisation financière de l’UE et du G7 en faveur des Ukrainiens. Deux nouveaux patrons à la tête des Républicains et de La France Insoumise. Et l'impatience de la presse française et marocaine avant la rencontre France-Maroc, en demi-finale de la Coupe du monde de football.
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À la une de la presse, ce lundi 12 décembre, l’arrestation, hier, en Belgique, de la vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, et de trois autres personnes, soupçonnées de corruption par le Qatar.
En pleine Coupe du monde de football, cette affaire tombe on ne peut plus mal pour le Qatar, qui déploie beaucoup d’efforts pour défendre sa réputation en matière de droits de l’Homme et de droit du travail. Elle provoque, en tout cas, l’indignation en Europe, notamment en Belgique, où Le Soir, à l'origine de ces révélations, dénonce des pratiques présumées "indéfendables", et demande à "ceux qui les ont couvertes, pas empêchées ou pas surveillées suffisamment", de "faire un pas de côté", "pas forcément par aveu de culpabilité", mais pour "assumer une responsabilité politique et morale".
La Une du @lesoir ce samedi: "Soupçons de corruption au Parlement européen"
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En Grèce, le quotidien I Kathimerini, qui montre Eva Kaili lors de sa rencontre, le 31 octobre dernier, avec le ministre qatari du Travail, rappelle les propos, à ce moment-là, de la vice-présidente du Parlement européen. Elle avait exprimé sa satisfaction de voir l’émirat s'engager à "poursuivre les réformes du droit du travail", après la fin du Mondial. Des propos répétés devant les eurodéputés, auxquels elle avait décrit le Qatar comme un "précurseur en matière de droits des travailleurs". "Une présentation qui aurait pu passer pour une de l’ironie subtile ou de l’humour noir", cingle le journal, "si Eva Kaili n’avait pas expliqué que la Coupe du monde prouvait à quel point la diplomatie sportive (pouvait) contribuer à la transformation historique d’un pays".
À Strasbourg, les députés européens se disent "sidérés" par ce scandale. Interrogés par le journal suisse Le Temps, plusieurs d’entre eux disent leur crainte de voir l’image du Parlement éclaboussée par cette affaire, dont l’eurodéputée française Nathalie Loiseau, qui soutient avoir été elle-même "approchée" par des lobbyistes qatariens "il y a quelques mois", au motif qu’ils l’auraient trouvée "trop critique sur le Qatar".
En France, Libération, qui fait état de "zones d’ombre" dans cette affaire, notamment le fait que l’enquête se soit déroulée en dehors des organes européens, le parquet européen, et l’Office de lutte antifraude de l’UE, estime, pour sa part, que "quelle que soit (son) issue, (ce scandale) se traduira par un affaiblissement du Parlement au pire moment, (alors qu’)il s’est lancé dans un combat contre les dérives illibérales et la corruption en Hongrie". "Désormais, il va lui être difficile de donner des leçons, alors qu’il est manifestement gangrené par un lobbying qui avance masqué, et que les contrôles internes et les contre-pouvoirs y sont inexistants", prévient Libé.
Les membres de l’Union européenne, et les pays du G7, participeront demain, à Paris à la conférence sur le soutien à l’Ukraine. D’après La Croix, les participants devraient annoncer des contributions rapides afin d’aider les Ukrainiens, confrontés, entre autres, à des coupures de courant quotidiennes, à cause des bombardements russes - qui ciblent tout particulièrement, ces derniers jours, les installations énergétiques. Le journal indique que l’Union européenne a déjà prévu, de son côté, un soutien financier de 18 milliards d’euros pour 2023, mais que celui-ci est suspendu à l’accord de la Hongrie. Elle est en conflit avec Bruxelles et a mis son veto, pour l’instant, empêchant l'UE d’officialiser cette aide.
Le Temps fait aussi état d’une autre difficulté, le fait que les milliards d’euros versés en soutien aux populations sont passés en majorité par les agences onusiennes et les grandes ONG internationales, qui se trouvent souvent loin des lignes de front. Un problème dénoncé par les associations et les volontaires locaux. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, ces derniers n’ont reçu que 0,31 %, une goutte d’eau, des financements recueillis par les Nations Unies, entre la fin du mois de février, et début octobre.
Un mot, également, de l’actualité politique en France. Week-end chargé pour Les Républicains et La France insoumise, qui ont tous deux désigné leur nouvelle direction. Côté Républicains, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti s’est imposé face à Bruno Retailleau - une victoire dont Le Figaro se demande si elle mettra fin à "l’hémorragie" au sein de LR. Eric Ciotti sera-t-il "l’artisan d’un renouveau ou le syndic de faillite ?", s’interroge le journal. L'Opinion, de son côté, évoque "la montagne de défis" pour le nouveau patron des Républicains, attendu au tournant, ou plutôt à la sortie du terrier dans le dessin de Kak, par ses adversaires, la belette du Rassemblement national et la chouette de Renaissance.
La présidence de LR à la Une ce matin :
🔴 Une montagne de défis pour Eric Ciotti
🔴 Une victoire au goût de revanche pour le député des Alpes-Maritimes
🔴 Bruno Retailleau rate de peu son pari
🔴 «Les Républicains ont-ils un avenir ?» La chronique d’Erwan Le Noan
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L’Opinion revient aussi dans son édito sur la désignation de Manuel Bompard à la tête de La France insoumise - une désignation sans élection et "sans surprise", selon le journal, qui critique "le mode opératoire en catimini et la composition des instances dirigeantes, dont plusieurs figures sont absentes". Exclue de cette nouvelle direction, Clémentine Autain pousse un "coup de gueule" dans Libération. Selon la députée de Seine-Saint-Denis, il faudrait "démocratiser La France insoumise". "Je constate que le repli et le verrouillage ont été assumés de façon brutale», dénonce-t-elle dans Libé, qui voit dans ces accusations "de quoi nourrir le portrait d’apparatchik du nouveau patron de LFI, proche de Jean-Luc Mélenchon".
A la une de @libe ce lundi :
💬 Le coup de gueule de @Clem_Autain : «Il faut démocratiser La France insoumise»https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/5ikX81E9Iy
On ne se quitte pas là-dessus. À J-3 de la demi-finale France-Maroc en Coupe du monde de football, la presse française frémit d’impatience et Le Parisien/Aujourd’hui en France se réjouit à l’avance de cette "belle rencontre", que "les binationaux sont sûrs de gagner". L'Équipe attend tout particulièrement la rencontre entre les "demis frères" Achraf Hakimi et Kylian Mbappé. D’après le quotidien sportif, l'attaquant français et le défenseur marocain ont tissé depuis quinze mois des "liens très forts au PSG" - des sentiments qu’il faudra laisser au vestiaire, mercredi. Pas mal d’impatience aussi au Maroc, où Le Matin voit les Lions de l'Atlas "porter les rêves et les espoirs de l'Afrique et du monde arabe". Le coq français passera-t-il à la casserole marocaine ? Le dessinateur marocain Derkaoui, en tout cas, en rêve déjà, dans un dessin publié par le site Cartoon Movement.
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