Entre l'Inde et la couronne britannique, on ne peut pas vraiment parler d'une histoire d'amour, et pour cause : soixante-quinze ans après la fin du brutal régime colonial mis en place dans le sous-continent indien, le souvenir de la présence des Britanniques pendant près de deux-cents ans reste un moment douloureux pour les indiens.
Si l'Inde, par la voix de son Premier ministre, Narendra Modi, a bien rendu hommage à la Reine Elizabeth II quelques minutes après l'annonce officielle de son décès, le 8 septembre 2022, l'homme fort du pays avait cependant clairement indiqué le 15 août, dans son discours célébrant le Jour de l'Indépendance, vouloir "décoloniser" le pays.
À l'instigation du Premier ministre, une avenue construite par les Britanniques et appelée à l'origine "Kingsway" a été rebaptisée "Kartavya Path", qui signifie "chemin du devoir" en hindi. Plus récemment, Narendra Modi a inauguré une statue de Subhas Chandra Bose, un combattant de la liberté indien controversé, au même endroit où se tenait une statue du roi George V jusque dans les années 1960. Au-delà du changement de nom des monuments, une partie de la société indienne attend des excuses des Britanniques pour les atrocités commises, à l'image du massacre de Jallianwala Bagh en 1919.
Récit de nos correspondants.