
À Doha, en pleine Coupe du monde de football, des heurts ont éclaté mardi entre supporters après la défaite de l'Iran face aux États-Unis. Des spectateurs affichant leur soutien au mouvement de protestation qui agite l'Iran depuis la mort de Mahsa Amini, en septembre, affirme avoir été pris à partie par des militants prorégime.
Une fois de plus, la politique s'est invitée dans la Coupe du monde de football. À l'issue d'un match déjà très symbolique opposant l'Iran aux États-Unis, mardi 29 novembre, des heurts ont éclaté entre supporters iraniens, rapporte l'équipe de France 24 sur place.
Plusieurs supporters iraniens arborant des t-shirts faisant référence à la liberté des femmes affirment avoir été agressés par des militants progouvernement et certains ont été blessés. "Ils nous ont attaqué", dénonce un supporter portant sur son t-shirt le slogan "Femme, vie, liberté". "Ils l'ont attaqué sans raison", renchérit sa compagne, apeurée, des larmes de sang peintes sur les joues. "Nous avons besoin de sécurité ! Nous ne sommes pas en sécurité ici !".
L'équipe de France 24 n'a pas pu filmer l'affrontement, empêchée par le service de sécurité qatari qui l'a forcée à couper sa caméra. Mais de nombreux supporters portaient ce soir-là des vêtements affichant leur soutien au mouvement de contestation qui agite l'Iran depuis septembre.
Après le match, certains spectateurs brandissaient ainsi des pancartes exposant les visages des victimes de la répression afin d'attirer l'attention de la communauté internationale.
"Les gens se battent pour leur liberté, les gens doivent connaître le slogan, affirme ainsi un jeune supporter, remontant son t-shirt gris pour montrer le blanc, orné du slogan "femme, vie, liberté", qu'il cache en dessous. "Nous portons [ce t.shirt] pour être leur voix, pour que le monde entier connaisse les activités criminelles en Iran de la police et des forces de sécurité !", renchérit son compagnon plus âgé.
Sur le terrain, lors de leur premier match contre l'Angleterre, les joueurs iraniens n'ont pas chanté l'hymne national. Bien qu'aucun d'entre eux ne se soit exprimé sur ce geste, certains l'ont interprété comme un soutien symbolique à la contestation.