À la une de la presse, ce mercredi 30 novembre, les révélations de plusieurs médias européens, dont le journal espagnol El Pais, sur une tentative de passage à la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla, qui a coûté la vie à au moins 23 migrants. Les inquiétudes sur le futur gouvernement de Benyamin Netanyahu, qui doit faire la part belle aux religieux et aux nationalistes. Et la qualification du Sénégal pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde de football.
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À la une de la presse, les révélations sur la tragédie la plus meurtrière qui se soit produite aux frontières terrestres de l'Europe – une tentative de passage à la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla, qui a coûté la vie à au moins 23 migrants.
Cette enquête, menée par plusieurs médias européens, en collaboration avec l'ONG Lighthouse Reports, est basée sur l'analyse d'images et les témoignages d'une quarantaine de personnes, dont des policiers. Elle révèle "l'agonie" des migrants "des deux côtés de la frontière", d'après le journal espagnol El Pais, qui montre à la une une illustration du poste-frontière de Melilla. Le lieu est divisé en deux zones, un côté espagnol, un côté marocain, et le quotidien affirme qu'au moins un migrant pourrait être mort du côté espagnol. Ce qui ne fait aucun doute, c'est que ces lieux se sont transformés en piège mortel pour au moins 23 personnes, qui ont péri en tentant d'escalader le grillage de 8 mètres de haut entre les deux pays. Des vidéos de ce qui s'est passé sont publiées sur le site du journal – des images insoutenables, qui montrent des migrants, pour certains évanouis ou morts, abandonnés en plein soleil pendant au moins trois heures, gazés et matraqués par des policiers marocains. Pour le moment, le gouvernement marocain n'a pas réagi à ces révélations et le ministère de l'Intérieur espagnol assure qu'"aucun [de ces] événements ne s'est produit sur le territoire espagnol". D'après Madrid, le drame se serait produit, pour résumer, dans une sorte de no man's land. Une thèse réfutée par le rapporteur de l'ONU sur les droits des migrants, qui ne la juge "pas acceptable du point de vue du droit international". "Si 470 personnes ont bien été renvoyées au Maroc sans pouvoir demander l'asile, c'est contraire au droit international", assène Felipe Gonzalez Morales, qui estime qu'"un migrant ne doit pas bénéficier d'un niveau inférieur de protection de ses droits humains, au motif qu'il aurait eu recours à certains moyens pour franchir une frontière". "Même le pire des délinquants a le droit à une procédure régulière et à ne pas être torturé", relève-t-il.
La presse espagnole revient aussi ce matin sur "le voyage impossible" de trois migrants partis du Nigeria, interceptés lundi par les garde-côtes espagnols, dans le port de Las Palmas, aux Canaries. Ces trois hommes, qui auraient voyagé pendant onze jours agrippés au gouvernail d'un pétrolier, au péril de leur vie, font notamment la une du journal catalan La Vanguardia. Le quotidien évoque un périple aussi terrible qu'"inutile", puisque ces trois hommes vont être renvoyés chez eux, à bord du même bateau. D'après le journal, ce n'est pas la première fois que des migrants voyagent dans cet endroit d'un navire, où des clandestins ont déjà été découverts en 2020 et également cette année. "Il y a beaucoup d'histoires semblables qui ne nous parviennent pas, car elles ont fini mal ou prématurément", rappelle La Vanguardia.
En Israël, Benyamin Netanyahu met la dernière main à son futur gouvernement – un nouvel exécutif qui devrait faire la part belle à des personnalités radicales et nationalistes. Alors que le patron du Likoud a proclamé, lors de sa victoire, vouloir être "le Premier ministre de tous les Israéliens", The Jerusalem Post fait état des inquiétudes d'au moins "la moitié d'entre eux", qui ont le sentiment d'être "en train de perdre leur pays" – des inquiétudes alimentées par les déclarations des partis, tous religieux, actuellement impliqués dans la formation du futur gouvernement. Des appréhensions dont Haaretz se fait l'écho. Le journal de gauche s'alarme même de ce que Netanyahu pourrait être sur le point de "réduire Israël en cendre" : "Benjamin Netanyahu n'a jamais été un démocrate libéral, mais il n'était pas non plus un extrémiste – du moins jusqu'à sa victoire électorale inattendue en 2015, puis son inculpation [pour corruption] en 2019. Désormais, il est prêt à répondre à toutes les exigences de l'extrême droite pour sauver sa peau", accuse le journal. La composition du futur gouvernement israélien inquiète aussi à l'étranger, notamment en France, où La Croix voit l'État hébreu "à l'épreuve de la radicalité". Le journal chrétien fait état des "craintes des défenseurs de la démocratie face à l'émergence d'une ligne de fracture entre les partisans de l'État de droit et ceux de la primauté du religieux sur le politique", deux camps dont l'entente "est quasi impossible".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je tenais à saluer la victoire du Sénégal, hier, face à l'Équateur, 2 à 1, en Coupe du monde de football. Les Lions de la Terranga se sont qualifiés pour les huitièmes de finale – c'est la deuxième fois de leur histoire qu'il se qualifient pour une phase finale en Coupe du monde, pour la plus grande joie de leurs compatriotes et de Fraternité Matin. La victoire du Sénégal, saluée aussi par le site d'info Wakat Sera, qui s'est mis au wolof pour l'occasion : "Dieureudieuf Gaindés !", "Merci les lions !". "Ce n'est plus un rêve, mais une réalité", s'émerveille Wakat Sera. "La meute d'Aliou Cissé a composté son ticket face à une équipe équatorienne qui s'est laissée planter deux bons coups de crocs".
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