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Alain Joyandet juge "invraisemblables" les accusations guinéennes

Dans une interview à RFI et TV5-Monde, le secrétaire d'État à la Coopération dément toute implication de Paris dans la tentative de meurtre du leader de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara.

AFP - Le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet a qualifié d'"invraisemblables" les propos du ministre de la communication à la présidence guinéenne qui accuse le ministre Bernard Kouchner d'être en contact avec ceux qui ont tenté d'assassiner Dadis Camara.

"Je démens formellement qu'il y ait eu une quelconque implication d'un membre du gouvernement dans ce qui s'est passé là-bas", a déclaré M. Joyandet sur la radio RFI et la chaîne TV5 Monde.

"Que le ministre des Affaires étrangères ait tel ou tel contact, tout ça me semble faire partie des relations entre nos deux pays", a-t-il dit.

"Mais je démens formellement que ces contacts aient pu avoir un rapport de près ou de loin avec l'initiative qui a été prise par un des membres de la junte contre Dadis Camara. C'est totalement invraisemblable", a-t-il ajouté.

Le ministre de la communication Idrissa Chérif a renouvelé ses accusations samedi contre le chef de la diplomatie Bernard Kouchner qui, selon lui, a cherché à "déstabiliser le régime".

Ses précédentes accusations avaient été catégoriquement démenties par le ministre guinéen des Affaires étrangères et le Premier ministre. La France avait déjà, mardi, "démenti énergiquement" des "rumeurs absurdes".

Le capitaine Moussa Dadis Camara, porté au pouvoir par un coup d'Etat fin 2008, a été blessé à la tête, le 3 décembre, par son aide de camp qui a ouvert le feu sur lui, dans un camp militaire de Conakry. Il est hospitalisé au Maroc.

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Alors que les Etats-Unis ont jugé opportun de "tendre la main" au général, M. Joyandet s'est refusé de se prononcer sur ce point.

"On n'a pas à choisir. Nous ce qu'on choisit, c'est le retour à la constitution le plus vite possible, des élections le plus vite possible", a-t-il dit.

"Les Américains sont les Américains, et nous, Français, nous sommes français. Vous savez très bien que nous avons une position particulièrement difficile en Afrique francophone. Quand on s'occupe un peu des affaires, on nous dit qu'on en fait trop et qu'on se comporte en puissance post-coloniale, et puis quand on n'en fait pas assez, on nous dit qu'on se désintéresse", a-t-il ajouté.