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Le Guide suprême lance un avertissement aux leaders de l'opposition

Le numéro un iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde les chefs de l'opposition, leur demandant de prendre leurs distances avec les manifestants anti-Ahmadinejad qui scandent leurs noms.

AFP - Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a lancé dimanche une ferme mise en garde aux leaders de l'opposition, leur demandant de "prendre leurs distances" avec les manifestants.

"Ceux qui lancent des slogans (en faveur des leaders de l'opposition, ndlr), brandissent leurs photos et parlent d'eux avec respect sont à l'opposé de l'Imam (Khomeiny, fondateur de la révolution islamique), de la révolution et de l'Islam", a déclaré l'ayatollah Khamenei dans un discours retransmis par la télévision d'Etat.

"Lorsque vous voyez cela, prenez vos distances", a déclaré le numéro un iranien à l'adresse des chefs de l'opposition. Il ne les a pas spécifiquement nommés, mais ses propos visaient clairement l'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, candidats malheureux à l'élection présidentielle de juin, qui ont refusé de reconnaître la validité de la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en dénonçant des fraudes massives.

"Je ne crois pas aux purges, je crois plutôt à faire adhérer le maximum de gens (à la République islamique, ndlr), mais certains insistent pour s'écarter et ils ont transformé une querelle de famille en combat contre le régime", a déclaré le numéro un iranien.

"Lorsqu'ils voient que les dirigeants des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, qui sont l'incarnation de la tyrannie, les soutiennent, ils doivent comprendre qu'il y a un problème", a-t-il poursuivi.

"Lorsque tous les gens corrompus, allant des monarchistes aux communistes, en passant par des danseurs et des musiciens de bas étage qui ont fui le pays, soutiennent certains (les leaders de l'opposition, ndlr), ceux-ci doivent ouvrir les yeux", a encore ajouté le guide suprême iranien.

L'ayatollah Khamenei a également répété que l'élection présidentielle du 12 juin avait été "juste et légale". "Elle est terminée", a-t-il réaffirmé.

Le numéro un iranien avait apporté son soutien au président Ahmadinejad dès le lendemain de l'élection, et il n'a pas cessé de le soutenir depuis, critiquant régulièrement les dirigeants de l'opposition qui continuent à contester le scrutin et à appeler la population à poursuivre la contestation.

Depuis plusieurs jours, les médias officiels accusent les manifestants hostiles au pouvoir de chercher à saper les bases du régime islamique. Ils ont largement diffusé, à l'appui de ces accusations, des images vidéo montrant une photo de l'Imam Khomeiny déchirée selon eux par des opposants lors des dernières manifestations du 7 décembre.

L'élection présidentielle a été suivie de manifestations massives, lors desquelles quelque 4.000 personnes ont été arrêtées. Selon les autorités, 36 personnes ont été tuées alors que l'opposition avance le chiffre de 72 morts.

Quelque 140 personnes, notamment des personnalités proches des réformateurs, sont actuellement jugées pour complot contre le régime.
 

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