Si le Qatar est le plus petit État à accueillir une Coupe du monde de football de l'histoire de la compétition, il est aussi, et de loin, celui qui y a investi le plus d'argent. Nouveaux stades, vols quotidiens, retombées économiques : France 24 revient en dix chiffres sur l'organisation de l'événement.
C'est le prix total pour l'organisation du Mondial-2022, selon une enquête du média spécialisé Front Office Sport, soit cinq fois plus que les budgets additionnés des sept dernières Coupes du monde. Jusqu'à présent, le record était détenu par le Brésil en 2014, avec un coût affiché de 15 milliards d'euros, puis la Russie en 2018 avec 11 milliards d'euros.
Le Qatar a notamment construit six stades flambant neufs, dotés d'un système de climatisation ultra moderne. À titre d’exemple, le stade Al Bayt, d'une capacité de 60 000 places, aura coûté à lui seul 3 milliards d'euros, trois fois plus que le Stade de France. Outre le stade, le Qatar a multiplié les travaux d'urbanisme avec la construction de trois lignes de métro, un aéroport, une nouvelle ville (Lusail) avec hôtels, terrains de golf, marina de luxe…
C'est le rayon autour de la capitale, Doha, dans lequel se trouvent tous les stades qui serviront à la compétition. Il s'agissait de l'un des grands arguments du Qatar pour l'attribution du mondial : organiser un événement compact, avec des infrastructures proches les unes des autres. Selon les organisateurs, la distance la plus courte à parcourir est de 5 km entre le stade international Khalifa et le stade Education City.
C'est le nombre de conteneurs constituant le stade 974. Ce dernier, bâti pour l'occasion et d'une capacité de 40 000 places, est destiné à être démonté après le l'événement pour servir à d'autres compétitions sportives. Sa prochaine destination est cependant toujours inconnue.
📍🏟️ Stadium 974 in Doha, Qatar. 🇶🇦
The 40,000 seater stadium is made of shipping containers. The aim is for the stadium to be dismantled and reassembled in a new location after the tournament. pic.twitter.com/CVBLOMreoC
C'est le nombre de billets mis en vente pour la compétition. Si un tiers est attribué aux sponsors et diffuseurs, 2,89 millions de billets étaient vendus au 17 octobre, selon les chiffres communiqués par la Fifa. Les pays ayant acheté le plus de tickets sont le Qatar, les États-Unis, l'Arabie saoudite, l'Angleterre, le Mexique, les Émirats arabes unis, l'Argentine, la France, le Brésil et l'Allemagne. Dix mille supporters des Bleus devraient ainsi assister au Mondial-2022.
Mi-octobre, entre 1,5 et 1,7 million de personnes avaient déposé une demande pour obtenir une carte Hayya, le sésame permettant d'entrer au Qatar et d'assister au Mondial-2022, annonçait un responsable qatari à l'AFP. Si le nombre est moins élevé qu'en Russie qui avait accueilli 3 millions de spectateurs, le défi est de taille pour un pays d'à peine 3 millions d'habitants.
Il s'agit du nombre de vols "navettes" prévus quotidiennement pour transporter les supporters qui résideront dans les pays voisins du Qatar le temps de la Coupe du monde. Plus précisément, 60 vols auront lieu chaque jour depuis Dubaï (Émirats arabes unis), 48 depuis Mascate (Oman), 40 depuis Riyad et Djeddah (Arabie saoudite) et 20 depuis Koweït City (Koweït). De son côté, Air France va relancer temporairement des vols entre Paris et Doha pour la première fois depuis 27 ans, au rythme de 3 à 6 vols par semaine.
C'est le prix que doit payer un Français pour pouvoir assister à l'ensemble de la Coupe du monde, en comptant uniquement les vols, le logement et les billets, selon l'association Football Supporters Europe. Un budget deux à trois fois supérieur à celui nécessaire en Russie.
La Coupe du monde pourrait rapporter un total de 9 milliards de dollars de retour sur investissement, selon le président du comité d’organisation de la compétition, qui s’est exprimé dans un podcast diffusé le 27 septembre dernier sur Al-Jazira. À titre de comparaison, selon le comité d’organisation du mondial en Russie, la compétition avait permis d’injecter 12,5 milliards d’euros dans l’économie russe entre 2013 et 2018, soit plus de 1 % de son produit intérieur brut (PIB).
La Coupe du monde 2022 générera jusqu'à 3,6 millions de tonnes de CO2, selon un rapport de la Fifa rendu en juin 2021, contre 2,1 millions de tonnes de CO2 pour le Mondial-2018. Un chiffre qui pourrait être fortement sous-estimé, selon plusieurs ONG.
Selon une enquête du Guardian, c'est le nombre d'ouvriers originaires d’Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka qui sont morts au Qatar depuis que le pays a obtenu l’organisation de la Coupe du monde en 2010. Le média britannique a recoupé les données des gouvernements de ces pays, principaux pourvoyeurs de main-d’œuvre au Qatar.