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Au lendemain d'un net regain de tension dans la péninsule, la Corée du Nord a lancé jeudi trois projectiles – deux missiles à courte portée suivis d'un missile balistique intercontinental qui a apparemment échoué. Ces tirs ont déclenché une alerte dans l'île sud-coréenne d'Ulleungdo et au Japon. De son côté, l'armée de l'air sud-coréenne a annoncé la prolongation des exercices aériens.

La Corée du Nord a lancé jeudi 3 novembre trois nouveaux projectiles, dont un missile balistique intercontinental (ICBM) qui a apparemment échoué, au lendemain d'une salve inédite de tirs qui a porté à son comble la tension dans la région.

Selon l'état-major interarmées sud-coréen, trois projectiles – deux missiles à courte portée suivis d'un ICBM – ont été lancés jeudi matin par le Nord en direction de la mer du Japon.

"Le lancement d'un ICBM par la Corée du Nord s'est vraisemblablement soldé par un échec" pendant la séparation du deuxième étage de la fusée, a affirmé l'armée sud-coréenne. Selon elle, ce missile a parcouru 760 km à une altitude maximale de 1 920 km et à la vitesse de Mach 15 (15 fois la vitesse du son). Les deux autres missiles ont parcouru environ 330 km à Mach 5 et à une altitude maximale de 70 km.

Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti pour le deuxième jour consécutif dans l'île sud-coréenne d'Ulleungdo, située à 120 km à l'est de la péninsule coréenne, ont rapporté les médias locaux.

Une alerte a également été déclenchée dans le nord du Japon même si, contrairement à ce qu'avaient affirmé dans un premier temps les autorités, le missile n'a finalement pas survolé l'archipel. Selon le ministre de la Défense Yasukazu Hamada, le projectile a "disparu au-dessus de la mer du Japon".

De son côté, l'armée de l'air sud-coréenne a annoncé la prolongation des exercices aériens – les plus importants jamais organisées – entre Séoul et Washington, à cause des "récentes provocations" de la Corée du Nord. "Les forces aériennes conjointes ont décidé de prolonger l'exercice "Tempête vigilante" ("Vigilant Storm"), qui a débuté le 31 octobre, en raison des récentes provocations du Nord", a déclaré l'armée de l'air dans un communiqué, quelques heures après le lancement de trois missiles par Pyongyang.

"Outrage"

"Le barrage continu de missiles jour après jour est un outrage et ne peut être toléré", a déclaré jeudi le Premier ministre japonais Fumio Kishida.

Ce lancement "souligne la nécessité pour tous les pays d'appliquer pleinement les résolutions du Conseil de sécurité" sanctionnant la Corée du Nord, a affirmé de son côté le porte-parole du département d'État américain Ned Price.

Le 4 octobre, un missile balistique nord-coréen avait survolé le Japon pour la première fois en cinq ans. Mercredi, la Corée du Nord avait déjà tiré 23 missiles, dont l'un avait franchi la "Ligne de limite du Nord" (NLL) qui prolonge en mer la frontière terrestre intercoréenne, tout en restant dans les eaux internationales. Selon l'armée sud-coréenne, c'était la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953 qu'un projectile nord-coréen terminait sa course aussi près des eaux territoriales du Sud.

Les États-Unis et la Corée du Sud avertissent depuis des mois que la Corée du Nord s'apprête à réaliser un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis cinq ans. 

Les récentes séries de tirs "sont des célébrations préliminaires à leur futur essai nucléaire", a prédit Ahn Chan-il, chercheur spécialisé sur la Corée du Nord. "Cela ressemble aussi à une série de tests pratiques pour leur déploiement nucléaire tactique", a-t-il dit à l'AFP.

Avec AFP