Deux ans après la mort de Samuel Paty, la presse s’interroge : à quoi aura servi sa mort ? Un drame et un nom déjà parfois tombé dans l’oubli lorsque résonne cette réponse "Samuel Paty, il est au PSG, c’est ça ?" À la une également de ce vendredi 14 octobre, la grève dans les raffineries qui "fait tache d'huile". À la veille du XXe congrès du Parti communiste chinois, Xi Jinping s’apprête à renforcer son emprise malgré de rares images d'une contestation inédite sur les réseaux sociaux.
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Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, Le Figaro dresse ce constat alarmant à la une : "L’école est toujours sous menace islamiste". Les enseignants continuent d’être la cible de provocations et de menaces de mort. Ce constat inspire de la "honte" à Yves Thréard. Dans son édito, il s’insurge "à l’heure où les jeunes iraniennes se font trouer la peau pour mettre à bas leur voile et recouvrer la liberté, le pays de la laïcité tremble encore devant les ennemis de la République que sont les gardiens de la charia et leurs exécutants".
Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, l’école toujours sous la menace islamiste
«Parmi les professeurs, personne n’a oublié Samuel Paty. L’art de la caricature et la laïcité ne sont plus des sujets que l’on aborde aussi facilement.»https://t.co/5DIkhhNqkP
La Croix se fait l’écho de la détresse des chefs d’établissement démunis face à l’augmentation des atteintes à la laïcité. Beaucoup réclament l’inscription dans la loi de l’interdiction, comme pour le voile, des abayas dont les signalements ont considérablement augmenté. Mais preuve que le souvenir de ce drame s’est parfois déjà dissipé, la réponse d’un lycéen de banlieue interpelle le lecteur du Parisien : "Samuel Paty, il est au PSG, c’est ça ?"
«Samuel Paty, il est au PSG, c’est ça ?» : les élèves se souviennent peu ou pas du professeur décapité
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La presse française décrypte longuement également la crise sociale qui s'amplifie en France. Après les raffineries, les mouvements de grèves s’étendent car "l’essence ça fait tache d’huile", comme le titre Libération. Dans plusieurs secteurs, dans la foulée des raffineries et des réquisitions ordonnées par le gouvernement, on annonce des débrayages pour la revalorisation des salaires et la défense du droit de grève. Mais à qui la faute ? Libération pointe dans son édito un gouvernement qui a surestimé ses "muscles" et fait montre d’un manque de lucidité sur ses propres forces quand on dispose d’une majorité relative à l'Assemblée, "élément de fragilisation quand il s’agit d’engager une épreuve de force".
À la une de @libe vendredi :
🔴 Grèves : l’essence fait tache d’huile
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Pour les Échos, "le gouvernement a seulement tardé à prendre conscience de ce qui se passait". Le journal économique désigne la responsabilité "évidente" de la CGT qui bloque le pays avec 150 grévistes mais aussi celle de TotalEnergies qui a mené "un dialogue social médiocre" et fait preuve de "maladresses". À la station essence, les prix s’envolent, record absolu observé par Le Parisien dans le 7e arrondissement de la capitale avec un prix affiché de 2,98 euros pour le sans plomb 98 et 2,99 euros pour du gazole. Mais dans cette station, même à ce prix-là, les clients étaient contents de pouvoir faire le plein.
Impossible de faire l’impasse sur le XXe Congrès du Parti communiste chinois qui s’ouvrira, dimanche 16 octobre, à Pékin. Le China Daily met en avant sur sa première page une consultation présentée comme inédite de personnalités non membres du Parti communiste chinois en vue de la rédaction du rapport de ce XXe Congrès. Un semblant de démocratie dont veut se parer l'évènement qui doit entériner un troisième mandat de Xi Jinping.
Le journal français l'Opinion souligne que ce rendez-vous offre l’occasion pour le président chinois de rester au pouvoir et de s'assurer que son pays "n’empruntera pas la voie de l’URSS". Une grand-messe qui ne doit pas faire oublier une contestation nouvelle observée en Chine : "des manifestations dans la rue contre Xi Jinping et le confinement ont éclaté à Pékin avant un congrès crucial", titre The Guardian. De rares clichés et vidéos ont fuité, jeudi 13 octobre, sur les réseaux sociaux. Des gens scandent : "nous voulons des reformes, pas une révolution culturelle".
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