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Des centaines de policiers sont toujours à la recherche de deux suspects lundi, après des attaques meurtrières à l'arme blanche dans le centre du Canada. Le bilan fait état d'au moins 10 morts et 18 blessées, dans ce qui constitue l'une des agressions les plus sanglantes de l'histoire du pays. Le motif reste inexpliqué.

Des centaines de policiers étaient toujours mobilisés lundi 5 septembre au Canada pour retrouver les deux suspects d'une série d'attaques à l'arme blanche, qui ont fait au moins dix morts la veille dans deux villes isolées du centre du pays. Dix-huit personnes ont également été blessées, dont certaines grièvement, dans ce qui constitue l'une des agressions les plus sanglantes de l'histoire du pays. 

Les meurtres ont visé une communauté autochtone à James Smith Cree Nation et dans la ville voisine de Weldon, en Saskatchewan, grande province rurale très peu peuplée du centre-ouest du pays. "Des centaines" de policiers sont à pied d'oeuvre sur le terrain à la recherche des deux suspects qui ont été officiellement inculpés lundi notamment pour meurtres et tentatives de meurtres, a indiqué la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore.

Mais la zone de recherche qui s'étend sur trois provinces (Saskatchewan, Alerta et Manitoba) est immense, représentant trois fois la superficie de la France. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déploré lundi que ce type d'attaques meurtrières soient "devenues trop courantes" dans le pays.

Répondant à des appels d'urgence, la police a retrouvé dix corps dans la communauté indigène de James Smith Cree Nation et dans la ville voisine de Weldon, dans la Saskatchewan (province de l'ouest), a déclaré la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore, lors d'une conférence de presse.

Chasse à l'homme au Canada pour retrouver les deux suspects des attaques qui ont fait 10 morts

Les suspects ont été identifiés : deux hommes appelés Damien Sanderson et Myles Sanderson, âgés de 30 et 31 ans, aux cheveux sont noirs et yeux marrons. Ils se seraient enfuis dans une Nissan Rogue de couleur noire, a précisé Rhonda Blackmore. Les forces de police ont été déployées "à leur maximum" pour les capturer.

"Les attaques survenues dans la Saskatchewan sont horribles et bouleversantes. Je pense aux personnes qui ont perdu un être cher et à celles qui ont été blessées", a écrit le Premier ministre Justin Trudeau sur Twitter.

Les attaques survenues aujourd'hui en Saskatchewan sont horribles et déchirantes. Mes pensées vont à ceux qui ont perdu un proche et à ceux qui ont été blessés.

— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) September 4, 2022

La police avait reçu un premier appel à 5 h 40 locales (11 h 40 GMT) faisant état d'une attaque à l'arme blanche à James Smith Cree Nation, suivi d'autres.

"Patients critiques"

La localité de James Smith Cree Nation, peuplée de 2 500 habitants, a décrété l'état d'urgence locale. Les résidents de la Saskatchewan ont en outre été priés de rester chez eux, par sécurité. Les autorités pensent que "certaines des victimes ont été ciblées par les suspects et que d'autres ont été attaquées au hasard", a-t-elle précisé, soulignant qu'il était trop tôt pour aborder le mobile de ces attaques. 

Les suspects ont d'abord été signalés à Regina, la capitale provinciale située à plus de 300 kilomètres au sud. L'alerte et les recherches se sont ensuite étendues aux provinces voisines du Manitoba et de l'Alberta, une vaste région dont la taille équivaut à la moitié de celle de l'Europe.

L'autorité sanitaire du Saskatchewan a indiqué à l'AFP avoir activé les protocoles d'urgence pour faire face à "un nombre élevé de patients critiques". "Nous pouvons confirmer que plusieurs personnes sont en train d'être dirigées et prises en charge sur plusieurs sites et qu'un appel à du personnel supplémentaire pour aider à répondre à cette situation a été effectué", a-t-elle ajouté.

Trois hélicoptères et un médecin ont été dépêchés sur place depuis Saskatoon et Regina pour transporter les victimes poignardées.

Avec AFP