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Gilo ou la colonisation sans fin

Alors que l'Autorité palestinienne réclame un gel total de la colonisation en Cisjordanie, le Premier ministre israélien vient de décréter son gel partiel, pour une durée de dix mois. Reportage dans la colonie de Gilo.

Les invités de ce Focus sont Marc de Chalvron, correspondant de FRANCE 24 à Jérusalem, et Jean-Paul Chagnollaud, professeur à Jérusalem.

Au nord de Gilo, quand on regarde vers Jérusalem, rien ne rappelle que l'on se trouve dans une colonie. La vue sur la cité est imprenable, les bâtiments s’alignent les uns après les autres, les habitants s’agitent comme dans n'importe quel quartier de la Ville sainte. Quand on se tourne vers le sud et la Cisjordanie en revanche, le paysage est bien différent : il est constitué de la ville de Bethléem, encerclée par le mur de séparation, d'immeubles en cours de construction et de quelques maisons arabes. Mais même ici, les habitants rencontrés, comme Shalom, 62 ans, n’en démordent pas : "Le mur, là... C’est la frontière de Jérusalem. De l’autre côté, c'est Bethléem, pour les Palestiniens."

Du point de vue israélien, le projet "Gilo", lancé au début des années 1970, peut être considéré comme une vraie réussite. La mairie de Jérusalem y compte 30 000 habitants aujourd’hui, et il est prévu que des milliers d'autres s'y installent dans les années à venir. Récemment, la colonie a d’ailleurs fait la une des journaux du monde entier, à la suite du lancement d’un projet de construction de 900 nouveaux logements. Illégales aux yeux du droit international, ces nouvelles constructions sont tout à fait légitimes - et même nécessaires - pour Moshé Bensoussan, représentant de la mairie de Jérusalem à Gilo : "Vous savez, on n’a pas vraiment le choix. Il n’y pas assez d’espace ici. D’ailleurs le quartier ne s’étend pas, il s’agrandit dans ses frontières." Et Moshé de montrer ensuite, au loin, la Knesset, le parlement israélien : " Bien sûr que Gilo, c’est Jérusalem. C’est même le cœur de Jérusalem. Et Jérusalem, c’est la ligne rouge du gouvernement - et même de l’opposition. Il n’y aura pas de gel ici."