
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a proposé, mardi, un référendum "consultatif" sur l'indépendance de la nation britannique le 19 octobre 2023. Un projet auquel s'oppose fermement Boris Johnson.
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé mardi 28 juin vouloir organiser un référendum "consultatif" sur l'indépendance en octobre 2023, malgré l'échec d'une précédente consultation en 2014 et le refus du gouvernement britannique d'autoriser ce vote.
"Je peux annoncer que le gouvernement écossais propose que le référendum sur l'indépendance se tienne le 19 octobre 2023", a déclaré la Première ministre au Parlement écossais.
Pour organiser ce référendum, Nicola Sturgeon, cheffe du parti indépendantiste SNP, doit obtenir l'accord du gouvernement britannique, qui s'y oppose fermement.
Opposition de Boris Johnson
Les Écossais avaient déjà été consultés sur le sujet en 2014 et avaient voté à 55 % pour rester au sein du Royaume-Uni. S'appuyant sur ce vote précédent, le Premier ministre britannique Boris Johnson soutient qu'un tel référendum ne peut se produire "qu'une fois par génération".
Le SNP estime cependant que le Brexit a changé la donne, les Écossais s'y étant opposés à 62 %. L'objectif du SNP est que l'Écosse rejoigne l'Union européenne en tant qu'État indépendant.
Nicola Sturgeon s'est dite prête à négocier avec Boris Johnson mais a averti qu'elle ne permettrait pas que "la démocratie écossaise soit prisonnière de Boris Johnson ou de n'importe quel Premier ministre".
La Cour suprême sollicitée
S'attendant à un bras de fer judiciaire, elle a pris les devants et annoncé que la Cour suprême avait été sollicitée pour déterminer si le Parlement écossais avait le pouvoir de légiférer pour organiser ce référendum sans l'accord du gouvernement britannique.
Si la Cour tranche en sa faveur, la cheffe des indépendantistes aura réussi son pari. En cas de défaite devant la justice, Nicola Sturgeon a prévenu qu'elle utiliserait les prochaines élections législatives, prévues en 2024, comme un "référendum de facto". Son parti ne ferait alors campagne que sur une unique question : "L'Écosse doit elle devenir un pays indépendant ?" "Quelle que soit la façon, le peuple écossais aura son mot à dire", a-t-elle affirmé.
Si les sondages montrent que l'opinion écossaise reste divisée sur la question de l'indépendance, la populaire cheffe des indépendantistes s'appuie sur son quatrième mandat, obtenu l'an dernier, pour justifier sa démarche, comme elle l'a expliqué dans une lettre adressée à Boris Johnson. "Vous et moi ne serons jamais d'accord sur les mérites de l'indépendance pour l'Écosse. Mais je m'attendrais à ce qu'un démocrate trouve inacceptable que le peuple d'Écosse soit empêché de faire ce choix étant donné la claire majorité pour un référendum au Parlement écossais", lui a-t-elle écrit.
Réagissant à son projet alors qu'il était en route pour le sommet de l'Otan à Madrid, Boris Johnson a promis de l'étudier "très attentivement" et d'y répondre "de manière appropriée". Il a toutefois jugé que "la priorité de ce pays devrait être de construire une économie plus forte" après l'impact de la pandémie de Covid-19.
Le chef des conservateurs écossais, Douglas Ross, a dénoncé l'"obsession égoïste" de Nicola Sturgeon pour un référendum "clivant", estimant que les Écossais se souciaient davantage de la crise du coût de la vie ou des délais d'attente pour se faire soigner.
Avec AFP