Les autorités françaises pointent du doigt la responsabilité d'une partie des supporters dans les violences qui ont émaillé, samedi soir, la finale de la Ligue des champions. Du côté britannique, les témoignages accablent les dysfonctionnements dans l'organisation française.
Les réactions se multiplient après les violences qui ont émaillé la finale de la Ligue des champions, samedi soir. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé lundi 30 mai une "fraude massive, industrielle et organisée de faux billets", responsable des nombreux incidents autour du Stade de France avant la rencontre tant attendue entre Liverpool et le Réal Madrid. De son côté, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est dit "extrêmement déçu" par le traitement infligé aux supporters anglais.
De son côté, l'UEFA a annoncé, lundi soir, l'ouverture d'une "enquête indépendante", visant à "examiner les prises de décisions, les responsabilités et les comportements de toutes les parties impliquées dans la finale". L'enquête a été confiée à une personnalité indépendante, l'ancien ministre portugais de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Tiago Brandão Rodrigues.
"30 000 à 40 000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet, soit avec des billets falsifiés", a dénoncé Gérald Darmanin devant la presse, à l'issue d'une réunion interministérielle organisée sur ces dysfonctionnements.
"Ce qui a été constaté, c'est une fraude massive, industrielle et organisée, de faux billets", a dénoncé le ministre. "70 %" des billets papier présentés au préfiltrage étaient des faux", a-t-il précisé et, "une fois passé ce préfiltrage, plus de 15 %" étaient des faux.
À 21 h, l'heure prévue pour le coup d'envoi – finalement retardé – de la rencontre entre Liverpool et le Real Madrid, "97 % des supporters espagnols étaient présents dans leurs tribunes" contre "50 % seulement des supporters britanniques", a encore dit le ministre de l'Intérieur.
"Il y aurait eu des morts"
Gérald Darmanin a défendu le dispositif mis en place par la préfecture de police de Paris pour sécuriser la finale. "Pour avoir été sur place, sans les décisions prises par la police et le préfet, il y aurait eu des morts", a-t-il assuré, apportant "tout son soutien" au préfet Didier Lallement, dont les méthodes de maintien de l'ordre font l'objet de nombreuses critiques.
Le ministre a par ailleurs indiqué que 2 700 billets n'avaient "pas été activés" sur les 79 000 vendus. Il s'est dit "désolé" pour les spectateurs munis de billets qui n'ont pu assister au match et a exprimé ses "regrets" pour les spectateurs qui ont souffert de l'usage des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l'ordre.
La ministre des Sports a ajouté qu'il y aurait une "compensation" pour les détenteurs de ces billets.
"Les supporters méritent de savoir ce qui s'est passé"
"Les supporters méritent de savoir ce qui s'est passé", a de son côté insisté le porte-parole du Premier ministre Boris Johnson, exhortant l'UEFA à "travailler étroitement avec les autorités françaises dans une enquête complète" et à en publier les conclusions.
"Nous savons que de nombreux supporters de Liverpool se sont rendus à Paris à temps pour soutenir leur équipe", a-t-il ajouté, soulignant que les déclarations de l'UEFA évoquant une arrivée tardive des supporters ne correspond pas à ce qu'ont vécu de nombreuses personnes qui se trouvaient aux abords du stade.
"Nous sommes extrêmement déçus de la manière dont ils ont été traités", a-t-il poursuivi, jugeant les images du Stade de France "profondément troublantes et préoccupantes".
Avec AFP