
Trois travailleurs humanitaires espagnols - deux hommes et une femme - ont été enlevés dimanche en Mauritanie. Leur convoi avait quitté Barcelone il y a quinze jours, avait traversé le Maroc et devait se rendre au Sénégal et en Gambie.
AFP - Trois ressortissants espagnols ont été enlevés par des hommes armés, dimanche, dans le nord-ouest de la Mauritanie alors qu'ils circulaient sur la route Nouadhibou-Nouakchott, au sein d'un convoi de véhicules acheminant de l'aide humanitaire depuis Barcelone.
Cet enlèvement intervient trois jours après celui d'un ressortissant français, kidnappé dans le nord-est du Mali voisin, et qui serait retenu, dans le désert du Sahara, par des islamistes armés appartenant à "l'aile dure" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon une source sécuritaire malienne.
Les coopérants espagnols enlevés dimanche après-midi, "deux hommes et une femme, circulaient à bord d'une voiture, dernier véhicule d'un convoi se dirigeant de Nouadhibou vers Nouakchott", a indiqué à l'AFP une source diplomatique espagnole.
Il s'agit de membres de l'association Barcelona Accio Solidaria, a précisé dimanche soir à l'AFP l'humanitaire espagnole Montse Bosch, ayant pu parler, par téléphone, depuis Dakar, avec des membres du convoi sur place en Mauritanie.
Ces humanitaires faisaient route avec la "Caravana Solidaria" (caravane solidaire) qui achemine chaque année vers l'Afrique de l'Ouest le matériel d'ONG catalanes ayant des projets au Maroc, en Mauritanie, au Sénégal, etc.
"Les trois personnes enlevées se trouvaient dans la dernière petite voiture, en queue de l'important convoi composé d'une dizaine de gros camions et de quelques voitures", a indiqué Mlle Bosch.
"Un groupe d'hommes armés les a arrêtés et les a emmenés, en laissant leur véhicule sur place, sans toucher au matériel, aux bagages et à l'argent que la voiture contenait", a-t-elle précisé.
L'enlèvement s'est produit à 170 kilomètres de Nouakchott (bien 170 de Nouakchott), près de la localité de Chelkhett Legtouta, selon une source sécuritaire mauritanienne.
Les ravisseurs ont tiré à plusieurs reprises pour faire stopper le véhicule, a précisé cette source sécuritaire. Puis ils ont embarqué les trois humanitaires dans un 4x4 pick-up et ont quitté la route goudronnée afin de s'enfuir par des pistes sablonneuses à travers le désert.
Les forces armées mauritaniennes déjà positionnées dans la région ont été mobilisées et des renforts ont été envoyés sur place, a indiqué la même source.
L'armée mauritanienne avait récemment achevé de réorganiser et renforcer ses bases dans le nord du pays, pour faire face à la menace terroriste. Il s'agissait notamment de sécuriser le tourisme mais aussi les recherches pétrolières menées notamment par le groupe français Total.
La Mauritanie, vaste pays de 3 millions d'habitants réputés hospitaliers, a été très affectée, depuis 2007, par une série d'actions revendiquées par la branche maghrébine d'Al-Qaïda (Aqmi).
Trois jeunes Mauritaniens sont actuellement détenus pour leur participation présumée à l'assassinat de quatre Français à Aleg (250 km à l'est de Nouakchott) en décembre 2007. D'autres attendent, en prison, d'être jugés pour l'assassinat d'un ressortissant américain à Nouakchott en juin 2009.
Plusieurs Occidentaux ont été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d'être acheminés dans le nord du Mali et généralement libérés après le versement, probable, de rançons.
Mais, en juin, Aqmi a annoncé, pour la première fois, avoir tué un otage, un touriste britannique. Selon une source malienne proche des négociations, le groupe responsable de cette exécution était dirigé par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd.
C'est son groupe qui détiendrait, aujourd'hui, le Français de 61 ans enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi, à Ménaka, dans le nord-est du Mali, selon une source sécuritaire malienne.