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La question climatique au cœur du sommet de Nankin entre la Chine et l'UE

À une semaine de la conférence de Copenhague, la Chine et les Vingt-Sept se retrouvent pour un sommet placé sous le signe du réchauffement climatique. Les Européens estiment que la communauté internationale doit faire plus d'efforts en la matière.

AFP - La Chine et l'Union européenne se sont retrouvées lundi à Nankin, dans l'est du pays asiatique, pour un sommet dominé par le changement climatique, à une semaine de la conférence de Copenhague.

Les entretiens entre le Premier ministre Wen Jiabao, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui assure la présidence de l'UE, ont débuté lundi à 08H45 (00H45 GMT) dans la capitale du Jiangsu, l'une des provinces les plus développées de Chine, a indiqué une source diplomatique européenne.

A la mi-journée est prévue une déclaration conjointe à la presse de MM. Wen, Barroso et Reinfeldt. Le sommet doit être essentiellement axé sur le climat.

La Chine, premier émetteur mondial des gaz à effet de serre, rendus responsables du changement climatique, a annoncé, pour la première fois la semaine dernière, ses objectifs chiffrés, s'engageant à réduire son "intensité carbonique" (émissions polluantes par unité de PIB) de 40 à 45% d'ici 2020 par rapport à 2005.

Cependant, si l'UE, premier groupe de pays développés du monde avec ses 27 membres, a salué le geste de Pékin, elle a réclamé plus d'effort.

"Ce qui est en jeu c'est l'avenir de notre planète, nous pouvons négocier les uns avec les autres (...) nous pouvons négocier sur les pourcentages, mais nous ne pouvons pas négocier avec la physique, contre la loi de la nature, contre la science", a dit M. Barroso dimanche soir après un dîner avec Wen Jiabao.

"Ce que la science nous dit c'est que deux degrés c'est le maximum que nous pouvons accepter", a-t-il déclaré, avant d'appeler les pays qui vont participer à la conférence des Nations unies la semaine prochaine à faire le maximum.

"Je demande aux Chinois et à tous nos partenaires à aller jusqu'aux extrêmes limites de ce qui est possible", a-t-il souligné.

"Chacun a une bonne raison de ne pas faire plus, mais finalement si nous nous focalisons uniquement sur les raisons de ne pas faire plus, nous ne réussirons pas", a-t-il aussi déclaré.

Les Chinois, eux, réclament aux pays industrialisés d'assumer leurs responsabilités historiques et de fournir technologie et soutien financier aux pays en voie de développement.

Sur le plan des relations bilatérales, mises à mal l'année dernière par la question tibétaine, M. Barroso a affirmé vouloir, lors de son prochain mandat, faire des liens avec la Chine, troisième économie mondiale et pays le plus peuplé au monde (1,3 milliard d'habitants), l'une de ses priorités.