À la une de la presse, lundi 9 mai, le traditionnel défilé militaire du Jour de la victoire en Russie, sur fond de guerre en Ukraine. Les appels en faveur de l’unité européenne face à Vladimir Poutine. Un procès important en France, où un ancien haut responsable du régime hutu comparaît pour "complicité de crime contre l’humanité" lors du génocide de 1994. Et la tendance estivale des tongs compensées.
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À la une de la presse, le traditionnel défilé militaire du 9 mai en Russie, pour commémorer la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie.
Avec la guerre en Ukraine, ces commémorations prennent cette année une importance particulière. Libération annonce une "parade des faux-semblants", un "shoot de patriotisme", alors que les troupes russes piétinent en Ukraine. L'inconnue de cette journée, c'est la façon dont cette "opération spéciale", telle qu'est nommée à Moscou, sera abordée par Vladimir Poutine. Va-t-il proclamer sa "victoire" dans le Donbass ? Abandonner ce terme d'"opération spéciale" pour décréter la mobilisation générale ? Ou déclarer la guerre contre l'Occident ? D'après Le Figaro, Vladimir Poutine entend non seulement afficher sa force, mais aussi imposer sa version de l'Histoire, en présentant l'invasion de l'Ukraine comme la poursuite du combat contre les nazis. La Croix évoque des commémorations qui "ravivent les divisions parmi les Russes", partagés entre "une petite minorité qui s'interroge et s'oppose au discours officiel et une vaste majorité qui (le) suit et (le) soutient".
Parmi ceux qui ont choisi de s'opposer à Vladimir Poutine, les journalistes du quotidien russe indépendant Novaïa Gazeta. Malgré la censure, le quotidien a tenu bon 32 jours après le déclenchement de la guerre en Ukraine, mais a finalement dû stopper sa publication le 28 mars. Quelques jours plus tard, le 7 avril, son rédacteur en chef Dmitri Mouratov, colauréat du Prix Nobel de la paix 2021 se faisait agresser dans un train, où un homme a aspergé son visage de peinture rouge, une agression qui n'a donné lieu à aucune enquête. Depuis, un groupe de journalistes de la rédaction a décidé de poursuivre son travail et lancé Novaïa Gazeta.Europe, un projet soutenu par Le Monde. Le quotidien français a notamment publié un éditorial promettant d'être "la voix des (millions de Russes) qui partagent les valeurs européennes et n'accepteront jamais la guerre de Poutine". Le Monde publie également le récit de nos confrères russes sur la façon dont le régime réprime les manifestations depuis 10 ans. Les journalistes rapportent que les dernières modifications du code administratif permettent désormais de condamner quiconque à une amende pour "dénigrement des forces armées de la Fédération de Russie". Comme cet habitant de Saint-Pétersbourg, récemment condamné à une amende de 30 000 roubles pour avoir brandi une affiche sur laquelle on pouvait lire : "La guerre a apporté tant de chagrin qu'il est impossible de l'oublier. Il n'y a pas de pardon pour ceux qui, une fois de plus, préparent des plans agressifs" - des mots prononcés par Vladimir Poutine lui-même, lors du défilé de mai 2021. Le jour de la victoire sur la Place rouge, commémoré à sa façon par le dessinateur Morten Morland pour The Times : le chef du Kremlin défile au garde-à-vous devant la mort et le diable, à la tribune présidentielle, frappée de la lettre Z, devenue le symbole de "l'opération spéciale" en Ukraine. Dans le dessin de Mike Ramirez, pour The Las Vegas Review Journal, les corbillards passent sous les yeux de Poutine. "Nous n'avons plus de tanks", justifie un gradé.
Face à la guerre, les appels à une plus grande unité européenne se multiplient. The Financial Times explique que l'Ukraine étant devenue "le champ de bataille sur lequel Poutine mène son assaut contre la paix et l'unité en Europe", il est logique que cette guerre "renforce les mouvements vers une plus grande unité au sein de l'Europe démocratique". "Puisque le sens donné à son Jour de la victoire est la défaite de l'unité européenne, il n'y a pas de meilleur moment pour lui de prouver le contraire". Le Jour de la victoire en Russie coïncide avec la Journée de l'Europe au parlement de Strasbourg, où Emmanuel Macron prononcera aujourd'hui un discours pour promouvoir sa vision d'une "Europe puissante", d'après Le Parisien/Aujourd'hui en France, qui cite l'Élysée : "Il y aura l'image de deux 9 mai. À Strasbourg, l'affirmation de la force des démocraties libérales. À Moscou, l'affirmation d'un modèle de révisionnisme historique, qui verse le sang sur la terre ukrainienne".
Un mot, également, du procès qui s'ouvre aujourd'hui à Paris d'un ex-préfet hutu poursuivi pour "complicité de crime contre l'humanité" dans le génocide rwandais de 1994. Libération précise que Laurent Bucyibaruta, ancien préfet dans le sud-ouest du pays à l'époque, est le plus haut responsable à être jugé en France pour sa responsabilité présumée dans le génocide des Tutsis. D'après le journal, certains témoins accusent cet ex-responsable, exilé en France, d'avoir eu un rôle actif dans l'organisation des massacres, très loin de l'image qu'il cherche à donner de lui-même d'un haut fonctionnaire "frileux, ignorant ou écrasé par la virulence menaçante de certains de ses subordonnés".
On ne se quitte pas là-dessus. Les beaux jours arrivent, et avec eux, l'envie de se découvrir de la tête aux pieds. The Guardian fait état de LA tendance estivale de cette année: les tongs à talons compensés. Même Kendall Jenner s'y est mise, c'est dire !
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