
Le conglomérat, dont la dette est au cœur de la crise financière dans les pays du Golfe, a décidé de restructurer deux de ses sociétés, dont le géant immobilier Nakheel. Plus tôt, Dubaï avait annoncé qu’il ne garantirait pas les dettes du groupe.
Dubaï World est enfin sorti de son silence. Dans un communiqué publié lundi, le conglomérat commercial et industriel a annoncé qu’il allait entreprendre de restructurer deux de ses sociétés, dont le géant immobilier Nakheel. Le groupe a précisé que ce processus pourrait comprendre la vente d’avoirs.
C’est la première fois que Dubaï World s’exprime depuis mercredi dernier, date à laquelle les autorités de l’émirat avaient demandé un moratoire de six mois sur les dettes de Nakheel qui s’élèvent à environ six milliards de dollars. Une décision qui avait jeté le trouble sur les places financières de la région.
Plus tôt dans la journée, l'émirat de Dubaï avait déclaré qu’il ne volerait pas au secours de Dubaï World. "L'Etat est le propriétaire de l'entreprise mais depuis sa création, il est établi que l'entreprise n'est pas garantie par l'Etat", a fait savoir le directeur du département financier de l’émirat, Abdel Rahman al-Saleh, dans un entretien diffusé à la télévision de Dubaï.
"Plus de confiance dans le marché"
La lourde dette de l’entreprise, qui est au cœur de la politique de grands travaux de l’émirat, a provoqué, aujourd'hui, un recul des principales places financières de la région. Les Bourses de Dubaï et d’Abou Dhabi, fermées depuis jeudi en raison de la fête de l’aïd el-Adha, ont respectivement dévissé de 7,3 % et de 8,3 % lors de la séance.
"Je tente depuis ce matin de vendre mes actions, mais je ne trouve pas d'acquéreurs. Il n'y a plus de confiance dans le marché", se désole Mohammad Nasser, 36 ans, un investisseur de la Bourse de Dubaï. Des baisses qu’Abdel Rahman al-Saleh a jugé "exagérées et injustifiées".
Sur les autres places financières, la tendance est moins marquée. Les Bourses de Paris et de Londres ont terminé la séance en baisse, respectivement de 1,11 % et de 1,05 %.
Ce matin, avant l’ouverture des marchés, la filiale immobilière de Dubaï World, Nakheel, a demandé à la Bourse Nasdaq Dubaï la suspension des transactions sur ses obligations islamiques. C’est cette annonce qui a provoqué le dévissage des places financières du Golfe à l’ouverture.
Vent de panique
Les investisseurs redoutent à présent une insolvabilité de l’émirat pour sa dette publique qui s'élève, elle, à 80 milliards de dollars.
Dimanche, la banque centrale des Émirats arabes unis, basée à Abou Dhabi, a annoncé la mise à disposition de liquidités financières supplémentaires pour consolider le secteur bancaire de la fédération.
Saluée par le Fonds monétaire international (FMI), l’initiative n’a toutefois pas remplie sa mission. Les investisseurs craignent à présent que d’autres entreprises de la région n’annoncent leur insolvabilité.
Un vent de panique avait soufflé sur les places financières internationales en fin de semaine dernière en raison de la quasi-faillite de l'émirat de Dubaï.