Juan Orlando Hernandez, ancien prétendu champion de la lutte contre le trafic de drogue à la tête du Honduras entre 2014 et 2022, a été extradé, jeudi, vers New York où il doit être jugé pour une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".
L'ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a été extradé, jeudi 21 avril, vers les États-Unis où un tribunal de New-York entend le juger pour sa participation dans un gigantesque trafic de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022. Il encourt la perpétuité.
Escorté et menotté, Juan Orlando Hernandez, au pouvoir entre 2014 et 2022, a pris place à bord d'un avion de l'Agence antidrogue américaine, qui a décollé d'une base de l'armée hondurienne à Tegucigalpa.
L'ex-chef de l'État, 53 ans, qui a cédé le pouvoir le 27 janvier à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, a été arrêté moins de trois semaines plus tard, le 15 février, dans sa résidence de la capitale.
La veille, le tribunal du District Sud de New York avait déposé une demande formelle d'extradition de l'ex-président de droite pour sa participation présumée à une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".
Celui qui s'était présenté comme le champion de la lutte contre le trafic de drogue avait d'abord été vu par les États-Unis comme un allié dans ce combat. Washington avait été, en 2017, l'une des premières capitales à reconnaître sa réélection alors que l'opposition dénonçait des fraudes sur fond de manifestations qui ont fait une trentaine de morts.
"Complot"
La justice américaine a depuis condamné son frère, l'ex-député "Tony" Hernandez, en mars 2021, à la perpétuité pour avoir œuvré aux côtés des narcotrafiquants dans ce vaste trafic vers les États-Unis.
Selon les procureurs chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez a fait du Honduras un "narco-État" en impliquant l'armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis.
L'ancien chef de la police nationale entre 2012 et 2013, Juan Carlos "Tigre" Bonilla, arrêté le 9 mars sera lui aussi extradé prochainement, poursuivi par le même tribunal pour avoir "supervisé" les opérations.
"Je suis innocent, je suis victime d'une vengeance et d'un complot", avait écrit JOH - ses initiales et son surnom - dans une lettre manuscrite rédigée en prison destinée aux membres de la Cour suprême avant leur décision définitive. Ces accusations sont, selon lui, une "vengeance des cartels", "un complot orchestré pour qu'aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais".
Avec AFP