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À la Une de la presse, mercredi : la campagne de l’entre-deux-tours en France, avec la déclaration d’Emmanuel Macron sur sa réforme des retraites, dont il se dit prêt à "discuter" et le programme de Marine Le Pen pour faire face à "la crise démocratique" ; l’indignation provoquée par l’annonce du futur salaire du patron de Stellantis ; la propagande du Kremlin sur la guerre en Ukraine ; et une sanction inédite contre Boris Johnson, le Premier ministre britannique.

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À la Une de la presse, la campagne de l’entre-deux-tours en France et la déclaration d’Emmanuel Macron sur sa réforme des retraites, dont il se dit prêt, dorénavant, à "discuter".

Cet appel du pied en direction de la gauche est présenté par L’Opinion comme un "repli tactique" du président sortant, accusé de se livrer à une acrobatie électoraliste, pour capter les électeurs de Jean-Luc Mélenchon – d’où le dessin de Kak, qui le montre exécutant une pirouette sur la lettre "phi", le symbole des Insoumis. Un signal politique "préoccupant", selon le journal, qui s’inquiète de ce que ce "recul sur le recul" de l’âge de la retraite puisse être "le premier renoncement à ce qui fonde la crédibilité" du programme d’Emmanuel Macron. "Macron à la gauche : si tu reviens, j’annule rien" : dans une allusion narquoise au célèbre message de 2008 prêté à Nicolas Sarkozy, qui a annoncé mardi son ralliement à Emmanuel Macron, Libération exprime son scepticisme face à la volte-face du président, qui "essaie de montrer un visage un peu différent mais préfère les paroles à des gages concrets".

À la une de Libération ce mercredi :

???? Macron : Chérie, j’ai oublié la gauche https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/fiBsi2kmb6

— Libération (@libe) April 12, 2022
De son côté, Marine Le Pen a présenté son programme pour "faire face à une crise démocratique" selon elle "sans précédent", notamment en généralisant le recours au référendum et en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnel. En disant vouloir "revivifier (les) institutions et (le) fonctionnement démocratique", la candidate du Rassemblement national chercherait en réalité à "piétiner l’État de droit", d’après L’Humanité, qui accuse l’extrême droite d’"avancer masquée". Cette critique est relayée, également, dans une tribune publiée par Le Monde, où quatre professeurs de droit public mettent en garde contre la proposition de Marine Le Pen de recourir au référendum notamment pour imposer le principe de priorité nationale. Un projet qui revient, selon eux, à "violer la Constitution" et à "attaquer l’État de droit", "comme l’ont fait ailleurs en Europe les dirigeants hongrois et polonais". "Le droit constitutionnel selon Marine Le Pen est et reste illibéral", préviennent-ils.

L' humanité du mercredi 13 avril 2022 chez les marchands de journaux et dès ce soir 22h00 sur ordinateur https://t.co/s4nZf9skga tablettes et smartphones avec nos applis IOS https://t.co/Nwm028Ng9C et Android https://t.co/AzRCWAjIRD pic.twitter.com/f033MXsUaC

— L'Humanité (@humanite_fr) April 12, 2022
La presse française s’interroge sur le salaire du patron de Stellantis, qui atteint de tels niveaux que l'un des actionnaires minoritaires du groupe automobile souhaite le contester, lors de l'assemblée générale qui se tient mercredi 13 avril. Un salaire de deux millions d'euros, auquel s'ajoute un montant variable de plus de 7,5 millions d'euros : la rémunération de Carlos Tavares interpelle La Croix, qui reconnaît que le groupe issu de la fusion PSA-Fiat-Chrysler sort certes d’une année exceptionnelle, avec 13 milliards d’euros de bénéfices, mais se demande si cela justifie "les sommes astronomiques" en passe d’être attribuées au patron de Stellantis, qui pourrait se voir octroyer également 32 millions d’euros sous forme d’actions et 25 millions sur son compte, sous conditions de performances futures. Un montant global équivalent à 3 300 années de SMIC, selon La Croix, qui dénonce une "logique de la goinfrerie", sur laquelle la campagne ne peut pas faire l’impasse : "S’il faut (se saisir de ce sujet), ce n’est pas par démagogie ou pour céder à la pente facile des discours anti-élite. Au contraire. Dans la période actuelle, il ne faudrait pas que l’indécence de quelques-uns se transforme en carburant du populisme".

À la Une également, la visite mardi du président biélorusse Alexandre Loukachenko à Vladimir Poutine. Au menu de cette rencontre : l'alliance entre les deux pays et la guerre en Ukraine. Lors d’une conférence de presse au cosmodrome de Vostochny, relayée par le quotidien Kommersant, le président russe a martelé que l"néonazisme (était) devenu un fait réel" en Ukraine, que la guerre était "inévitable" et que ce qu’y fait la Russie, "c'est aider les gens à se libérer". D’après le journal suisse Le Temps, cette propagande du Kremlin est sous-tendue par les discours extrêmes de nationalistes, qui trouvent un écho réel auprès de la population russe. Un phénomène que l’écrivain Dmitri Gloukhovski explique par le fait que "la vérité sur la guerre est éradiquée de toutes les manières possibles" en Russie. "Plus le sang coule, plus il sera difficile pour les Russes de croire la vérité sans se perdre complètement", écrit-il. "Et pourtant, je suis convaincu que ce moment viendra. Le Kremlin le craint également, sinon pourquoi interdirait-il toutes les sources d’information ?". Critique de la guerre en Ukraine, l'opposant au Kremlin et ancien journaliste proche de l’opposant Boris Nemtsov – assassiné en 2015 – Vladimir Kara-Murza a été arrêté devant son domicile lundi et condamné à 15 jours de prison pour "insoumission aux forces de l’ordre". D’après The Washington Post, son arrestation est intervenue quelques heures seulement après que l’opposant avait déclaré que le gouvernement de Vladimir Poutine n'était "pas simplement corrompu, pas seulement kleptocratique, pas seulement autoritaire", mais qu’il était aussi "un régime d'assassins".

Wednesday’s ⁦@thetimes⁩ cartoon https://t.co/Qe8UWZmcLI pic.twitter.com/xibrAeN3yH

— Morten Morland (@mortenmorland) April 12, 2022
Un mot, pour terminer, de la sanction historique dont vient d’écoper le Premier ministre britannique, Boris Johnson, pour avoir enfreint des règles anti-Covid. Ce nouveau rebondissement du "partygate" fait la Une de toute la presse outre-Manche. The Daily Mirror ne décolère pas face au refus de Boris Johnson de démissionner. "On est dirigés par des menteurs et des délinquants", s’étrangle le tabloïd, qui précise que Rishi Sunak, le ministre des Finances de Boris Johnson, et son épouse, vont eux aussi recevoir une amende. "Johnson devient le premier Premier ministre en fonction à enfreindre la loi", titre The Independent, avec une Une qui ressemble à la couverture d’un roman d’Agatha Christie : "Le 10, Downing Street, scène du crime". Partygate, party games : dans le dessin de Morten Morland pour The Times, BoJo, sa femme et le Chancelier de l’Échiquier jouent à "Devine qui je suis ?". Tous les trois ont leur contravention collée sur le front. "Suis-je… le Premier ministre ?", demande Boris Johnson.

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