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Nicolas Sarkozy annonce qu'il votera Macron au second tour de la présidentielle

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé mardi qu'il voterait pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy annonce qu'il votera Macron au second tour de la présidentielle

La fin du silence. Après plusieurs mois durant lesquels il n'a donné aucun signe en faveur d'un candidat ou d'un autre, l'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy a annoncé sur les réseaux sociaux, mardi 12 avril, son soutien à Emmanuel Macron face à Marine Le Pen en vue du second tour de l'élection présidentielle (24 avril).

"L'importance des décisions à venir m'oblige à quitter ma réserve pour indiquer en toute clarté quel sera mon vote. Je voterai pour Emmanuel Macron parce que je crois qu'il a l'expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais, parce que son projet économique met la valorisation du travail au centre de toutes ses priorités, parce que son engagement européen est clair et sans ambiguïté", affirme-t-il dans son communiqué.

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— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) April 12, 2022

"La fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement doit nous conduire à répondre à l'appel au rassemblement d'Emmanuel Macron", ajoute Nicolas Sarkozy.

"Je le remercie de sa confiance et de son soutien", "ça m'honore et ça m'oblige", a réagi mardi midi Emmanuel Macron, lors d'un déplacement à Mulhouse, en disant penser "qu'il faut rassembler très largement".

L'ancien président de la République suggère qu'il est prêt à saisir la main tendue dimanche soir par Emmanuel Macron, qui a souhaité réunir "tous ceux qui veulent travailler pour la France" et a appelé à fonder "un grand mouvement politique d'unité et d'action", au-delà des différences de sensibilités.

"Il faudra sortir des habitudes et des réflexes partisans", observe Nicolas Sarkozy en précisant que la "nouvelle époque" qui s'annonce "nécessitera des changements profonds".

Amertume chez Les Républicains

Quoique attendue, cette prise de position très détaillée sur le fond est un pavé dans la mare des Républicains, qui ont martelé, lundi, n'être "fongibles ni dans le macronisme, ni dans le lepénisme".

"Cela ne change rien sur la décision du bureau politique votée hier", commentait-on sobrement dans l'entourage du président Christian Jacob.

Mais certains ne cachent pas leur amertume. "Nous ne reconstruirons pas la droite en nous diluant dans le macronisme. Nous rebâtirons sur la fidélité à nos convictions", a affirmé sur Twitter le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, en parlant de "position personnelle" de Nicolas Sarkozy qui n'est "pas celle de notre famille politique".

Le fossé entre Nicolas Sarkozy et LR n'a cessé de se creuser pendant la campagne présidentielle où il n'a jamais apporté son soutien à Valérie Pécresse, malgré les appels du pied de la candidate arrivée cinquième du scrutin avec 4,78 % des suffrages.

Selon des propos rapportés dans la presse, l'ancien chef de l'État, qui cultive une proximité avec Emmanuel Macron, s'est montré très dur envers Valérie Pécresse : "inexistante", "Valérie n'a rien compris", "elle serait bien inspirée de me citer"...

Les cadres LR, qui juraient encore en début d'année leur confiance dans la fidélité de l'ancien président, avaient fini par abandonner tout espoir de soutien. "Je trace ma route", répétait avec fatalisme Valérie Pécresse, dont le nom n'apparaît pas dans le texte de Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy sifflé dans un meeting de Valérie Pécresse

La rupture a été publiquement consommée au dernier meeting parisien de la candidate, lorsque le nom de Nicolas Sarkozy a été sifflé et hué par une partie du public.

"J'ai beaucoup attendu que Nicolas Sarkozy vienne nous aider quand Valérie Pécresse était en difficulté. Il sort du silence pour nous expliquer qu'il veut une grande recomposition avec En Marche, la réponse est non", a affirmé sur BFMTV le député souverainiste Julien Aubert.

Mais la tentation pourrait être grande chez les députés LR inquiets de leur réélection aux législatives de juin, ou dans l'aile modérée du parti, dont une partie est déjà partie chez Emmanuel Macron ou le parti Horizons d'Édouard Philippe.

"L'hypothèse devra être sur la table, ça va tanguer", estime un député, selon qui une vingtaine de députés étaient favorables à une forme de coalition avant la présidentielle.

Dès mardi, le député de l'Yonne, Guillaume Larrivé, a estimé que Nicolas Sarkozy avait "raison de s'engager avec force et clarté" pour Emmanuel Macron car "c'est le seul choix conforme à l'intérêt national".

Dimanche soir, Jean-François Copé avait plaidé pour qu'Emmanuel Macron "associe" la droite à un "pacte gouvernemental".

Avec AFP