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À Marioupol, les séparatistes prorusses disent avoir conquis la zone du port

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que plusieurs dizaines de milliers de personnes ont probablement été tuées dans l'assaut russe contre Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine. Côté diplomatie, le chancelier autrichien, Karl Nehammer, s'est entretenu à Moscou avec Vladimir Poutine : "une discussion franche et difficile". Voici le fil du 11 avril.

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  • 2 h 04 : le Royaume-Uni vérifie des affirmations sur une attaque chimique à Marioupol

"Des informations indiquent que les forces russes pourraient avoir utilisé des agents chimiques lors d'une attaque contre la population de Marioupol. Nous travaillons de toute urgence avec nos partenaires pour vérifier les renseignements", a déclaré la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, sur son compte Twitter. Toute utilisation de ce type d'armes "constituerait une escalade brutale dans ce conflit et nous demanderons des comptes au [président russe Vladimir] Poutine et à son régime", a-t-elle ajouté.

  • 1 h 10 : les États-Unis et l’Inde se ménagent sans rapprocher leurs positions

Joe Biden et Narendra Modi ont eu lundi un échange virtuel "franc", mais qui ne semble pas avoir permis de rapprocher les positions face à la guerre en Ukraine. "Il est important que tous les pays, notamment ceux qui ont une influence" sur le président russe Vladimir Poutine, le "pressent de mettre un terme à la guerre", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, devant la presse après ce sommet par visioconférence suivi d'une réunion à Washington avec son homologue indien et les ministres de la Défense des deux pays. "Et il est aussi important que les démocraties […] parlent d'une seule voix pour défendre les valeurs que nous partageons", a-t-il ajouté.

L'administration Biden, qui a fait de l'Inde un piliers des alliances américaines dans la zone Asie-Pacifique face à la Chine, est embarrassée par le positionnement de New Delhi depuis le début de la guerre en Ukraine. Le gouvernement de Narendra Modi s'est gardé de condamner ouvertement l'invasion russe, et de se joindre aux votes en ce sens à l'ONU.

Lors de son échange avec Joe Biden, le Premier ministre indien s'est borné à qualifier la situation en Ukraine de "très préoccupante", rappelant son soutien aux négociations russo-ukrainiennes que Washington observe de son côté avec scepticisme.

Pressé de questions sur cette absence de condamnation, le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, n'a pas caché une pointe d'agacement. "Merci pour vos conseils et suggestions, mais je préfère faire à ma manière", a-t-il lancé à une journaliste lors de sa conférence de presse avec Antony Blinken.

  • 0 h 40 : Volodymyr Zelensky craint l'utilisation par la Russie d'armes chimiques

"Je voudrais rappeler aux dirigeants mondiaux que la possible utilisation d'armes chimiques par l'armée russe a déjà été discutée", a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne. "Il est nécessaire de réagir à l'agression russe avec plus de dureté et de rapidité", a-t-il ajouté, sans évoquer une quelconque utilisation d'armes chimiques par la Russie jusqu'à présent.

Des rumeurs ont fait état lundi d'un recours à des armes chimiques contre la ville portuaire de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, assiégée par l'armée russe.

  • 22 h 06 : un haut responsable américain explique que les forces russes "se renforcent" dans le Donbass

Les forces russes se renforcent autour du Donbass, et notamment près de la ville stratégique d'Izioum, mais n'ont pas encore entamé leur offensive pour prendre le contrôle total de cette région de l'est de l'Ukraine, a indiqué à la presse un haut responsable du Pentagone.

"Nous avons constaté des efforts des Russes pour se réapprovisionner et se renforcer dans le Donbass", a déclaré ce responsable ayant requis l'anonymat, mentionnant notamment une colonne de chars au nord d'Izioum. Le Pentagone estime que cette colonne de chars comprend des éléments de commandement et de contrôle, un bataillon de soutien de maintenance d'hélicoptères et un bataillon de logistique pour l'infanterie, a-t-il précisé à la presse.

Les forces russes se renforcent également au sud-ouest de Donetsk (est), notamment avec de l'artillerie, mais "nous ne considérons pas que la nouvelle offensive a commencé", a-t-il ajouté.

Le haut responsable du ministère américain de la Défense a confirmé que le général Alexandre Dvornikov, surnommé en Occident "le boucher de Syrie", avait été choisi pour diriger cette offensive. Mais "vu leurs gros problèmes de logistique et d'approvisionnement, vu leurs difficultés à manœuvrer, vu leurs problèmes de coordination, de moral, d'organisation hiérarchique, il n'est pas sûr qu'il puisse être très efficace", a-t-il jugé.

  • 21 h 04 : Paris expulse six espions russes "sous couverture diplomatique"

La France a décidé l'expulsion de six espions russes qui opéraient sous couvert de leur ambassade à Paris et "dont les activités se sont révélées contraires à (ses) intérêts nationaux", a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

"À la suite d'une très longue enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a mis au jour le dimanche 10 avril une opération clandestine conduite par les services de renseignement russes sur notre territoire. Six agents russes opérant sous couverture diplomatique (...) ont été déclarés persona non grata", a précisé le quai d'Orsay dans un communiqué.

  • 18 h 51 : le chancelier autrichien évoque une discussion "franche, ouverte et difficile" avec Vladimir Poutine

Le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a été reçu par Vladimir Poutine, une première pour un dirigeant européen depuis le début de la guerre en Ukraine. "La discussion avec le président Poutine a été franche, ouverte et difficile", a déclaré Karl Nehammer dans un communiqué diffusé par son cabinet après la rencontre.

"J'ai évoqué les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d'autres lieux, en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice", a ajouté le chancelier autrichien. Et de poursuivre : "J'ai clairement fait comprendre au président russe l'urgence de mettre en place des couloirs humanitaires pour acheminer de l'eau comme de la nourriture et évacuer les femmes, les enfants et les blessés des villes assiégées".

Au sujet de l'entretien qui s'est déroulé dans la résidence Novo-Ogaryovo (près de Moscou), le chancelier autrichien a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait "pas d'une visite amicale".

  • 18 h 29 : la croissance du commerce mondial pourrait être divisée par deux à cause de la guerre en Ukraine, selon l'OMC

Le conflit initié par la Russie en Ukraine pourrait faire plier de moitié la croissance du commerce mondial, selon une analyse du Secrétariat de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

L'organisation internationale précise que la crise devrait ramener la croissance du PIB mondial à un niveau compris entre 3,1 % et 3,7 % cette année, tandis que la croissance du commerce mondial devrait s'établir à un taux compris entre 2,4 % et 3 %. En octobre, l'OMC tablait sur une hausse de 4,7 %.

  • 17 h 33 : l'ONU demande des enquêtes sur les violences faites aux femmes en Ukraine

Plusieurs responsables de l'ONU ont réclamé l'ouverture d'enquêtes sur les violences faites aux femmes dans la guerre en Ukraine et la protection des enfants dans le conflit, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

"Il est temps de mettre un terme à cette guerre, les enfants d'Ukraine ne peuvent pas se permettre d'attendre", a expliqué Manuel Fontaine, directeur des programmes d'urgence de l'Unicef. "Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles", a déclaré Sima Bahous, directrice de l'agence ONU Femmes. "Ces allégations doivent faire l'objet d'une enquête indépendante pour garantir justice et mise en responsabilité". 

"La combinaison des déplacements massifs avec la présence massive de conscrits et de mercenaires, et la brutalité affichée contre les civils ukrainiens, a soulevé tous les drapeaux rouges", s'est aussi alarmée la responsable qui revient d'un voyage dans la région.

  • 17 h 33 : la Russie "provoque la faim dans le monde", selon le chef de la diplomatie européenne

Josep Borrell a accusé la Russie de "provoquer la faim dans le monde" avec la guerre en Ukraine, en détruisant les stocks de blé et en empêchant de l'exporter à l'étranger.

"Ils provoquent la pénurie. Ils bombardent des villes ukrainiennes et provoquent la faim dans le monde", a déclaré le chef de la diplomatie européenne à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg.

  • 16 h 41 : l'UE va "intensifier ses livraisons d'armes" à l'Ukraine

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis à Bruxelles, ont convenu d'augmenter les livraisons d'armes à l'Ukraine, a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock.

"La sécurité des Ukrainiens ne pourra être défendue qu'avec des armes", a souligné la ministre. "C'est pourquoi nous, membres de l'Union européenne, en tant qu'amis du peuple ukrainien, allons intensifier nos livraisons d'armes."

  • 16 h 36 : les séparatistes prorusses disent avoir conquis la zone portuaire de Marioupol

Le chef des séparatistes prorusses de Donetsk a affirmé que ses forces avaient conquis entièrement la zone portuaire de la ville stratégique de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, assiégée depuis plus d'un mois.

"Concernant le port de Marioupol, il est déjà sous notre contrôle", a déclaré Denis Pouchiline, cité par les agences de presse russes. Le représentant de l'armée séparatiste, Edouard Bassourine, a, lui, affirmé que les derniers défenseurs ukrainiens se concentraient désormais dans les immenses usines "Azovstal" et "Azovmach".

  • 15 h 02 : l'armée ukrainienne se prépare à la chute de Marioupol et à une offensive russe "très prochainement" dans l'Est

Les forces ukrainiennes ont dit se préparer à la chute de Marioupol, port stratégique du sud-est assiégé depuis plus de 40 jours par l'armée russe et largement détruit, et fortifient leurs positions dans l'est dans l'attente d'une offensive imminente de Moscou.

"Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'Est. L'attaque aura lieu très prochainement", a averti le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.

"Aujourd'hui (lundi) sera probablement l'ultime bataille" à Marioupol "car nos munitions s'épuisent", a par ailleurs écrit sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale des forces armées ukrainiennes, qui combat dans cette ville. Les Russes font depuis des semaines le siège de Marioupol, dont la prise leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux sur la bande côtière le long de la mer d'Azov, en reliant les régions du Donbass à la péninsule de Crimée – annexée par Moscou en 2014.

"Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres. Nous ne savons pas ce qu'il va se passer, mais nous vous demandons vraiment de vous souvenir (de nous) avec un mot gentil", a demandé la 36e brigade aux Ukrainiens.

  • 13 h 41 : pas de pause des opérations en Ukraine selon Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que la Russie ne suspendrait pas son "opération militaire spéciale" en Ukraine avant la prochaine session de pourparlers entre Moscou et Kiev. Il a dit ne voir aucune raison d'arrêter les discussions avec l'Ukraine.

  • 12 h 47 : plus de 44 000 réfugiés de plus depuis dimanche

Quelque 44 000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter aux plus de 4,5 millions qui ont déjà fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du HCR.

  • 12 h 28 : l'armée ukrainienne dit se préparer à "une ultime bataille" dans le port assiégé de Marioupol

L'armée ukrainienne dit se préparer à "une ultime bataille" dans le port dévasté de Marioupol, dans le sud-est du pays, assiégé par l'armée russe depuis plus de 40 jours.

"Aujourd'hui sera probablement l'ultime bataille car nos munitions s'épuisent. (...) Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres", a écrit sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale, qui fait partie des forces armées ukrainiennes.

  • 11 h 41 : l'UE travaille sur un éventuel embargo du pétrole russe, selon des ministres

La Commission européenne est en train d'élaborer une proposition sur un éventuel embargo sur le pétrole russe, même si cette option ne fait pas encore l'unanimité auprès des Vingt-Sept, ont déclaré les ministres des Affaires étrangères irlandais, néerlandais et lituanien.

"Ils travaillent actuellement à s'assurer que le pétrole soit inclus dans le prochain train de sanctions", a déclaré le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, à son arrivée à Luxembourg pour un conseil réunissant les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, qui doivent notamment discuter de l'offensive russe contre l'Ukraine.

  • 11 h 32 : Ericsson suspend ses activités en Russie pour une durée indéterminée

Le fabricant suédois d'équipements télécoms Ericsson a annoncé la suspension pour une durée indéterminée de ses activités en Russie, où il fournit deux des principaux opérateurs de téléphonie mobile.

Le géant suédois, qui avait déjà suspendu temporairement ses activités fin février après l'invasion de l'Ukraine par Moscou, indique que cette décision est désormais sine die et dit "être en contact avec ses clients et partenaires".

  • 11 h 22 : la Russie détruit des systèmes de missiles S-300 donnés par un pays européen

La Russie a détruit des systèmes de missiles anti-aériens S-300 fournis à l'Ukraine par un pays européen, a déclaré le ministère russe de la Défense.

Le ministère a précisé que des missiles Kalibr russes, lancés depuis la mer, ont détruit dimanche quatre lanceurs S-300 dissimulés dans un hangar en périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Selon la Russie, 25 soldats ukrainiens ont été touchés par cette attaque.

  • 10 h 55 : Zelensky parle de dizaines de milliers de morts à Marioupol

"Marioupol a été détruite, il y a des dizaines de milliers de morts mais même malgré cela, les Russes n'arrêtent pas leur offensive", a dit le président ukrainien dans une allocution retransmise par vidéo devant les parlementaires sud-coréens.

  • 09 h 07 : de nouvelles sanctions contre la Russie toujours sur la table

Des sanctions européennes supplémentaires à l'encontre de la Russie sont toujours envisageables, a déclaré le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires extérieures, Josep Borrell, alors qu'il était interrogé sur l'éventualité que les Vingt-Sept envisagent un embargo sur le pétrole russe.

"Les sanctions sont toujours sur la table", a dit le chef de la diplomatie européenne aux journalistes à son arrivée à Luxembourg pour un conseil réunissant les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, qui discuteront notamment de l'offensive russe contre l'Ukraine.

  • 8 h 20 : la banque Société Générale cesse ses activités en Russie

La banque française Société Générale a annoncé lundi "cesser ses activités" en Russie et va céder la totalité de sa participation dans Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe, ainsi que ses filiales d'assurance dans le pays, selon un communiqué.

Cette "transaction envisagée devrait conduire" à un impact négatif dans ses comptes de 3,1 milliards d'euros, précise la banque qui poursuivait ses activités en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février.

  • 6 h 30 : le chancelier autrichien à Moscou

Le chancelier autrichien, après s'être rendu en Ukraine samedi, est attendu lundi à Moscou où il rencontrera le président russe Vladimir Poutine. 

Karl Nehammer a déclaré avoir "l'intention de tout faire pour que des mesures soient prises en faveur de la paix", tout en reconnaissant que les chances d'y parvenir sont minces. Ce voyage à Moscou est "une mission à risque" mais aussi une "fenêtre de dialogue", a-t-il expliqué, estimant que "la diplomatie personnelle" est de mise.

Il compte évoquer au Kremlin les "crimes de guerre" à Boutcha, où il s'est rendu samedi.

Avec AFP

À Marioupol, les séparatistes prorusses disent avoir conquis la zone du port