logo

Les rebelles du CPJP affirment avoir pris la ville de Ndélé

La ville de Ndélé (nord) serait tombée aux mains de la rébellion centrafricaine de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Les militaires affirment, eux, que l'assaut a été repoussé et que les combats se poursuivent.

AFP - La rébellion centrafricaine de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) a affirmé avoir pris la ville de Ndélé (nord), dans un communiqué parvenu jeudi à l'AFP à Bangui.

Une source militaire centrafricaine a quant à elle assuré que l'assaut avait été repoussé mais que les combats se poursuivaient.

"Ce matin 26 novembre 2009 à 4 heures, le commando blindé de la CPJP a pris la ville de Ndélé. La ville est sous contrôle, la sécurité des populations et humanitaires est assurée", affirme le communiqué de la CPJP, une des rébellions qui n'a pas conclu d'accord de paix avec Bangui et n'a pas intégré le processus de paix.

Un habitant de Ndélé, joint par l'AFP, a affirmé sous couvert de l'anonymat que "les habitants de Ndélé ont fui la ville qui est aux mains des rebelles". "Les habitants se sont réfugiés en brousse", a-t-il dit.

Cette attaque n'a pas encore suscité de réaction officielle du pouvoir à Bangui. Une source militaire proche de l'état-major de l'armée centrafricaine a toutefois confirmé jeudi à l'AFP que "la ville de Ndélé a été attaquée tôt jeudi matin".

"Les assaillants ont tenté de prendre la base militaire de Ndélé, mais ils ont été repoussés par le détachement des FACA (Forces armées centrafricaines)", a affirmé cette source.

"Les combats se poursuivaient toujours" en début d'après-midi, a-t-elle encore assuré, précisant "qu'il y a des victimes dans les deux camps".

Selon la CPJP, "l'affrontement a duré quelques heures. Le bilan provisoire est de 3 morts et 4 blessés dans nos rangs et une dizaine de morts dans les rangs de l'ennemi. 3 véhicules, la voiture de commandement du préfet de la ville de Ndélé et une quantité considérable d'armes sont récupérés. Nous tenons également le préfet et le commandant de la zone".

La CPJP est dirigée par Charles Massi, qui a été plusieurs fois ministre sous le président Ange-Félix Patassé, renversé en 2003, et l'actuel président François Bozizé. Il avait été arrêté en mai dernier près de la frontière centraficaine au Tchad sous l'accusation de tentative de déstabilisation de la RCA, puis libéré un mois plus tard par les autorités de N'Djaména.

Président-fondateur du Forum démocratique pour la modernité (Fodem), il avait intégré en mai 2008 la rébellion de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), d'Abdoulaye Myskine, qui a, depuis, signé des accords - bilatéral puis global - de paix avec Bangui. Massi avait alors quitté l'UFDR pour la CPJP.

Selon le communiqué, "La CPJP, attend depuis le mois d'août une négociation sérieuse avec le gouvernement. Ce long silence du gouvernement a poussé la CPJP à passer à l'attaque et à la prise de la ville de Ndélé. Et elle compte progresser sur le terrain militaire si le gouvernement n'engage pas immédiatement les négociations".

La ville de Ndélé a déjà fait l'objet de deux attaques, une fin 2008 et une particulièrement meurtrière en juin 2009. Cette dernière attaque avait fait 18 morts, dont 15 rebelles, selon Bangui alors que la CPJP affirmait qu'il y avait 26 morts dont 24 soldats gouvernementaux. A chaque fois, les FACA avaient repoussé les assauts. Les combats ont entraîné d'importants mouvements de population, notamment vers le sud du Tchad, située à une centaine de kilomètres.