Après l'or aux Jeux olympiques de Pékin, les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont décroché l'or samedi à Montpellier. C'est leur cinquième médaille d'or aux championnats du monde et une première pour le patinage français.
Un mois après l'or olympique, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont été sacrés champions du monde de danse sur glace pour la cinquième fois de leur carrière, samedi 26 mars, à Montpellier. Une première pour le patinage français.
Papadakis (26 ans) et Cizeron (27 ans), aussi vice-champions olympiques en 2018 et quintuples champions d'Europe, se sont imposés avec 229,82 points, nouveau record du monde. Ils ont devancé deux duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue (222,39), et Madison Chock et Evan Bates (216,83), qui sont tous leurs partenaires d'entraînement à Montréal.
Exclus comme tous les Russes en réponse à l'invasion de l'Ukraine, Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, champions du monde sortants et médaillés d'argent olympiques à Pékin, étaient absents.
"Une des plus belles compétitions de notre carrière"
"C'est une des plus belles compétitions de notre carrière, on a senti un soutien incroyable, surtout après les Jeux olympiques (sans spectateurs étrangers, ndlr)", a déclaré Cizeron.
"C'est une des raisons qui fait qu'on aime autant ce qu'on fait. La chair de poule, les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c'est indescriptible", a-t-il ajouté, quelques minutes avant que la Marseillaise ne soit entonnée par une chanteuse d'opéra, et reprise par le public.
À 26 ans pour elle et 27 ans pour lui, Papadakis et Cizeron deviennent les premiers quintuples champions du monde de l'histoire du patinage français.
Andrée et Pierre Brunet, les derniers à pouvoir rivaliser avec eux tout en haut du panthéon du patinage bleu avec leurs deux titres olympiques obtenus en couples dans l'entre-deux-guerres (1928 et 1932), se sont arrêtés à quatre titres mondiaux entre 1926 et 1932.
Trois nouveaux records du monde
Surtout, Papadakis et Cizeron marquent encore un peu plus de leur empreinte l'histoire de la danse sur glace : seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov les devancent encore avec six couronnes mondiales, coiffées entre 1970 et 1976.
Cette médaille d'or mondiale, un mois après l'or olympique, vient mettre la touche finale à une saison cruciale parfaitement maîtrisée pour les deux danseurs français. Avant, Papadakis et Cizeron restaient sur vingt mois passés sans compétition, entre leur défaite de justesse en janvier 2020 aux Championnats d'Europe - leur seule depuis les JO-2018 - et octobre dernier, principalement à cause de la pandémie de Covid-19 et des difficultés de voyage pour eux qui vivent à Montréal depuis 2014.
Et après, que réservent Papadakis et Cizeron ? Mystère pour l'heure. "Le futur n'existe pas vraiment pour l'instant", répondait Papadakis aux JO-2022.
"On ne sait pas. On n'en a pas parlé, a complété la veille auprès de l'AFP Romain Haguenauer, leur entraîneur depuis dix ans. Tout ça, ça va mûrir dans leur têtes, ils vont avoir quelques mois pour savoir où ils en sont, ce qu'ils veulent faire, leur envies, il faut qu'ils se parlent aussi entre eux."
En attendant, Papadakis et Cizeron ont signé trois nouveaux records du monde sur la glace française, en danse rythmique, danse libre, et note totale.
Avec AFP