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Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum

Six mois après les législatives anticipées d'octobre 2021, les députés irakiens étaient appelés à élire samedi le président de la République. Cette deuxième tentative a échoué, comme la première qui avait eu lieu début février, en raison d'appels au boycott. 

La deuxième tentative n'aura pas été la bonne. L'élection du président par les députés a été reportée à mercredi, ont annoncé, samedi 26 mars, les autorités. Les députés irakiens étaient appelés à élire un président de la République, six semaines après une première tentative infructueuse. Les multiples appels au boycott ont fait tourner court le processus, le quorum n'étant une nouvelle fois pas atteint.  

Suivant l'appel au boycott lancé par une coalition chiite pro-Iran, 126 élus ont observé la politique de la chaise vide et seuls 202 députés étaient présents, privant l'Assemblée du quorum des deux-tiers requis pour que le scrutin ait lieu, a indiqué un responsable du Parlement irakien à l'AFP. En conséquence, un nouveau vote est prévu mercredi, a précisé le service médias de l'Assemblée.

Six mois après les législatives anticipées d'octobre 2021, l'Irak ne connaît donc toujours pas le nom de son nouveau président, ni celui de son Premier ministre, clef de voûte de l'exécutif. Or la désignation du second est conditionnée à l'élection du premier. 

En clair : les parlementaires doivent d'abord élire le chef de l'État pour que celui-ci nomme à son tour le chef du gouvernement, poste qui fait l'objet d'interminables tractations entre partis.

Moqtada al-Sadr veut imposer ses candidats et rompt avec la tradition

Parmi les 40 candidats en lice pour cette élection, deux sortent du lot : le sortant Barham Saleh, président de l'Irak depuis 2018 et issu de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), et Rebar Ahmed du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).

Depuis les premières élections multipartites de 2005, organisées après l'invasion américaine de 2003 qui renversa Saddam Hussein, la présidence  – poste largement honorifique – va traditionnellement à un Kurde de l'UPK. En échange, le PDK est à la tête du gouvernement régional kurde à Erbil.

Deux camps d'opposent. D'un côté, le turbulent mais incontournable leader chiite Moqtada al-Sadr, grand gagnant des législatives d'octobre 2021, a façonné une coalition tripartite avec des partis sunnites et le PDK kurde. Il réunit au total 155 élus. De l'autre, le Cadre de coordination, un alliage de formations chiites pro-Iran, compte une petite centaine de députés et avait appelé au boycott de la séance de samedi.

Mercredi, l'alliance autour de Moqtada al-Sadr, baptisée "Sauvetage de la patrie", a fait part de son soutien à Rebar Ahmed pour la présidence. Prévoyant la suite, Moqtada al-Sadr veut ensuite confier le poste de Premier ministre à son cousin et beau-frère Jaafar al-al-Sadr, actuel ambassadeur d'Irak à Londres.

Mais l'appel au boycott lancé par le Cadre de coordination a été suivi.

Le Cadre de coordination entendait par son appel au boycott protester contre le "gouvernement majoritaire" que Moqtada al-Sadr appelle de ses vœux. Le Cadre ainsi que l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki veulent, eux, poursuivre la tradition irakienne du gouvernement de consensus autour de tous les partis chiites.

Avec AFP