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À la Une de la presse, mardi : les États-Unis accusent la Chine d’être disposée à soutenir militairement la Russie, dans la guerre en Ukraine ; des révélations sur la livraison d’armes françaises à la Russie entre 2015 et 2020, malgré l’embargo européen décrété en 2014 ; des remous autour d’une possible visite de Boris Johnson en Arabie saoudite ; et Emmanuel Macron en Volodymyr Zelensky.

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À la Une de la presse, les États-Unis accusent la Chine d’être disposée à soutenir militairement la Russie, dans la guerre en Ukraine.

My @independent cartoon for tomorrow. Is China growing increasingly uncomfortable with the bloody war in Ukraine? #Ukraine️ #UkraineRussianWar #PutinWarCriminal #ChinaRussia #WABDOD #LadyShed pic.twitter.com/0yWgCHqsSK

— brian adcock (@briancartoon) March 14, 2022
En Chine, The Global Times fait état de la rencontre, lundi à Rome, entre le conseiller à la Sécurité nationale de Joe Biden et le plus haut responsable du PCC pour la diplomatie – une réunion présentée comme "une tentative des États-Unis de faire pression sur la Chine pour qu’elle applique des sanctions contre la Russie". "Mais Pékin ne s’y trompe pas et dénonce l’arrogance de Washington, qui veut obliger d'autres pays à suivre inconditionnellement sa stratégie, sans considération pour leurs intérêts fondamentaux", cingle le journal. The China Daily, lui, consacre sa Une à l’aide humanitaire envoyée par la Chine à l’Ukraine – la troisième cargaison de ce type, selon le quotidien officiel, qui évoque une livraison de provisions, d’alimentation pour bébés et de couvertures.

L’ONG Disclose accuse, quant à elle, la France d’avoir équipé l’armée russe, entre 2015 et 2020, malgré l’escalade militaire avec l’Ukraine. Selon le site d’investigation, l’armement français aurait permis à Vladimir Poutine de "moderniser sa flotte de tanks, d’avions de chasse et d’hélicoptères de combat" – des équipements susceptibles d’être utilisés en Ukraine. Selon Disclose, les gouvernements de François Hollande puis d’Emmanuel Macron auraient profité d’une brèche dans la législation européenne, du fait que l’embargo sur les armes à destination de la Russie, décidé en 2014, n’est pas rétroactif, c’est-à-dire, ne concerne pas les contrats conclus avant 2014.

???????? Jusqu'en 2020, la France a livré des équipements militaires dernier cri à la #Russie, d’après l’enquête de @Disclose_ngo

Un armement qui a permis à Poutine de moderniser sa flotte de tanks, d’avions et d’hélicoptères de combat, et qui pourrait être utilisé en #Ukraine ⬇️ pic.twitter.com/JZxRoQI669

— Disclose (@Disclose_ngo) March 14, 2022
En Russie, il est toujours interdit d’employer le mot "guerre", pour évoquer le conflit en Ukraine. Malgré la très lourde peine encourue, une jeune femme, Marina Ovsyannikova, a pris le risque lundi d’interrompre un journal à la télé russe en plein direct en brandissant une pancarte : "Arrêtez la guerre. Ne croyez pas la propagande Ils vous mentent". Une initiative courageuse à la Une de nombreux quotidiens à travers le monde, notamment du Guardian, qui rapporte que cette jeune femme a été arrêtée, depuis, au motif qu’elle aurait "discrédité les forces armées russes". Cette photo est publiée, également, sur le site du journal Novaya Gazeta, obligé de flouter une partie de la pancarte pour ne pas se retrouver en infraction avec la loi. Le quotidien d’opposition russe, prix Nobel de la paix 2021, dit vouloir poursuivre, envers et contre tout, sa mission d’information "dans un pays où les autorités veulent constamment interdire quelque chose. Y compris interdire de dire la vérité".

Guardian front page, Tuesday 15 March 2022: Russia’s deadly raids plunge Ukrainians into ‘nightmare’ pic.twitter.com/Awd0DwZKTM

— The Guardian (@guardian) March 14, 2022
Au Royaume-Uni, Boris Johnson ne confirme pas, pour le moment, les rumeurs d’une prochaine visite en Arabie saoudite pour demander une augmentation de la production de pétrole, afin de remplacer les approvisionnements russes. L’éventualité d’une telle visite provoque pas mal de remous outre-Manche. The Guardian rapporte que certains députés s’indignent notamment de ce qu’une telle visite interviendrait seulement quelques jours après l’exécution, annoncée samedi dernier, de 81 condamnés à mort. The Guardian prévient que "l’opposition à Poutine ne doit pas conduire le Royaume-Uni à apaiser des dictateurs tout aussi répugnants". "Boris Johnson veut se précipiter de manière humiliante pour implorer Mohammed ben Salmane de baisser le prix du pétrole. Que proposera-t-il en échange ? De fermer les yeux sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Sur la dévastation continue des Yéménites ou l’exécution de 81 hommes, dont certains étaient des prisonniers politiques ?". Dans le dessin de Morten Morland, publié par The Times, le Premier ministre britannique nage dans le sang des prisonniers saoudiens et déclare au prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, qu’il "sauve des vies".

On ne se quitte pas là-dessus : le Times s’amuse des photos prises dimanche à l’Élysée par la photographe officielle d’Emmanuel Macron. Ces clichés montrent le président pas rasé, en tenue décontractée, jean bleu et sweat noir siglé Cap 10, une unité parachutiste d’élite. Une tenue que le journal compare aux t-shirts kaki et autres tenues militaires du président ukrainien, Volodymyr Zelinsky. "Emmanuel Macron serait-il atteint de zélinskyte ? la France importait-elle ses rasoirs de Russie ?": The Telegraph se déchaîne, y compris sur d’autres photos de la même série montrant Emmanuel Macron faisant face à ses conseillers, les mains sur les hanches : "Une pause destinée à donner une image de détermination et d’action", mais qui le font davantage ressembler, selon le journal, à un "instructeur de paintball, grondant des participants à un enterrement de vie de garçon pour avoir enlevé, une nouvelle fois, leurs lunettes de protection". Cruel.

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