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A la Une de la presse, ce lundi 7 mars, la souffrance des civils d’Ukraine, où les bombardements continuent de s’intensifier sur plusieurs villes du pays. Une guerre qui intervient en pleine campagne pour la présidentielle en France, ce qui fait craindre une relégation du débat démocratique. Et le ralliement de Marion Maréchal à la candidature du polémiste d’extrême-droite Eric Zemmour.

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A la Une de la presse, la souffrance des civils d’Ukraine, où les bombardements de l’armée russe continuent à s’intensifier, sur plusieurs villes du pays.

Assiégée depuis 5 jours, Marioupol, ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, est en proie à des "scènes dévastatrices de souffrance humaine", selon la Croix-Rouge - la souffrance de civils "broyés par la guerre", d’après le journal suisse Le Temps, qui montre à la Une des habitants de Marioupol à terre, dans un hôpital, durant un bombardement de l’armée russe, vendredi. "Marioupol, ville martyre": Le Parisien/Aujourd’hui en France évoque "la situation dramatique" des civils, privés d’eau, d’électricité et d’espoir, après l’échec de la deuxième opération d’évacuation, prévue hier. Des civils "pris au piège de la colère de Poutine": le quotidien britannique The Independent fait état de la "panique" des Ukrainiens face aux bombardements russes, comme à Irpin, dans la banlieue nord de Kiev, où des soldats ukrainiens sont  montrés tentant d’aider une famille à quitter la ville assiégée.

Ces scènes provoquent une vague d’émotion en Europe. "Ils courent pour leur vie", titrent ce matin plusieurs quotidiens outre-Manche, dont The Sun, qui accuse Vladimir Poutine de "massacrer des innocents", alors même qu’ils tentent de fuir, comme une mère et son enfant à la Une du tabloïd, photographiés à Irpin, que fuit aussi un père terrifié avec son enfant dans les bras, à la Une du Daily Mirror. "Sauvez-les", implore le tabloïd, qui rappelle que plus d’1,5 million d’Ukrainiens ont déjà quitté le pays - la crise de réfugiés la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, selon l’ONU. "Le martyre des civils", alerte Libération, avec un gros plan sur la main d’un habitant tué avec sa femme et ses deux enfants, alors qu’ils tentaient de fuir Irpin. Cette famille décimée, symbole de la "souffrance dévastatrice" subie par les Ukrainiens, fait la Une de plusieurs quotidiens européens, ce matin. D’après le journal italien La Repubblica, cette famille venait tout juste de réussir à franchir le pont détruit sur la rivière Irpin et ne se trouvait plus qu’à quelques mètres des véhicules d’évacuation se trouvant aux abords de la ville, où elle aurait finalement été victime d’un tir de mortier russe.

Ces photos, terribles, aident le gouvernement ukrainien à alerter l’opinion internationale. La Croix raconte comment ces images permettent aux autorités ukrainiennes non seulement de "galvaniser" l’opinion occidentale, mais aussi de développer, "avec une énorme efficacité, le récit d’une nation unie face à un envahisseur en difficulté" - un pouvoir russe qui, lui, a fait le choix de "criminaliser le travail de la presse" en Russie, faisant ainsi tomber "un rideau de fer informationnel" sur tout le pays. "La vérité figure toujours parmi les premières victimes collatérales de la guerre", rappelle le journal, qui explique que "le scénario d’une guerre éclair s’éloignant, Moscou n’a pas eu d’autre choix que d’imposer le silence, pour tuer dans l’œuf toute contestation intérieure". Cette contestation s’exprime, malgré tout, comme en témoignent les images de manifestants arrêtés à travers tout le pays diffusées sur le site du journal d’opposition Novaya Gazeta, qui fait état de manifestations, hier, à Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres villes, jusqu’à Vladivostok, tout à l’est de la Russie.

La guerre en Ukraine intervient en pleine campagne pour la présidentielle en France, où Emmanuel Macron engrange les soutiens. Le Figaro observe que le président semble bénéficier à plein de "l’effet drapeau", de l’idée qu’"on ne change pas de capitaine en pleine tempête", ce qui lui permet à la fois d’engranger les soutiens, à droite comme à gauche et de se livrer à une campagne "minimaliste". Cette situation amène le journal à rappeler que "si la guerre d’Ukraine assombrit l’horizon, elle ne doit pas le rétrécir en un seul motif", car lorsque "la démocratie devient unidimensionnelle, elle se vide de sa substance". Une mise en garde exprimée avec plus de véhémence par L’Humanité, qui accuse Emmanuel Macron de chercher à "escamoter le bilan de son mandat", par "une campagne éclair et solitaire". Une stratégie que le quotidien perçoit comme une façon de "tuer le débat démocratique" et de "camoufler l’agenda libéral" d’Emmanuel Macron, pour les 5 prochaines années.

A l’extrême-droite, Eric Zemmour a officialisé, hier, le ralliement de Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, la patronne du Rassemblement national. "Je suis convaincue qu’Eric Zemmour est le mieux placé dans l’élection et ce n’est pas qu’une question de sondage, c’est une question de dynamique", a justifié Marion Maréchal, citée par Le Parisien/Aujourd’hui en France. Vu par Mediapart, le ralliement de Marion Maréchal Le Pen ne serait "pas une surprise", dans la mesure où "la candidature Zemmour (serait) avant tout la sienne, depuis le départ". Selon le site d’info, "à travers la candidature de Zemmour, (Marion Maréchal chercherait en réalité à) se débarrasser du parti de (sa tante), dont elle a toujours refusé la ligne nationale-populiste ou économiquement trop "à gauche"". L’objectif de Marion Maréchal, que ses amis ont résumé en ces termes: "Maintenant, il s’agit de passer la démultipliée et de viser juste. Il ne s’agit pas de blesser l’adversaire, mais de le tuer. De buter LR, de buter le RN. Si négociations il doit y avoir, il faut pouvoir les mener en position de force. En mode poutinien. Reddition ou élimination".

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