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Ouverture du procès de deux chefs de guerre congolais devant la CPI

Accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour des faits commis dans l'est de la RD Congo en 2003, Germain Katanga (photo) et Mathieu Ngudjolo Chui comparaissent devant la Cour pénale internationale à partir de ce mardi.

AFP - Le procès de deux chefs de milice congolais, accusés de l'attaque d'un village d'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), qui avait fait plus de 200 morts en 2003, s'est ouvert mardi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

"Germain Katanga et Mathieu Ngudjulo sont responsables de certains des crimes les plus graves qui touchent l'ensemble de la communauté internationale", a déclaré le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo.

"Leur plan visait à effacer totalement Bogoro", a poursuivi le magistrat dans sa déclaration liminaire.

Les deux accusés, Germain Katanga, 31 ans, et Mathieu Ngudjolo Chui, 39 ans, sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis lors de l'attaque du village de Bogoro, le 24 février 2003. Ils ont confirmé qu'ils plaidaient non coupables mardi matin.

"Ils ont utilisé des enfants comme soldats, ils ont tué plus de 200 civils en quelques heures, ils ont violé des femmes, des filles et des femmes âgées, ils ont pillé le village et transformé des femmes en esclaves sexuelles", a affirmé M. Moreno-Ocampo.

Plus d'un millier de combattants des ethnies lendu et ngiti de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) de Germain Katanga et du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) de Mathieu Ngudjolo Chui ont participé à l'attaque, selon l'accusation.

Au centre de Bogoro, village de l'ethnie hema, se trouvait un camp militaire de leurs ennemis de l'Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga. "L'attaque de Bogoro visait non seulement à détruire le camp militaire mais aussi à détruire le village civil", a assuré le procureur.

Les deux accusés doivent répondre des charges de meurtre, viol, esclavage sexuel, utilisation d'enfants soldats, attaques contre des civils, pillages et destructions de bien. Germain Katanga avait été transféré à La Haye en octobre 2007, et Mathieu Ngudjolo Chui, en février 2008.

Les affrontements interethniques entre milices qui se disputaient les terres de l'Ituri et ses ressources naturelles, or, pétrole, bois ou diamants, avaient débuté en 1999. Selon les ONG, ils ont fait plus de 60.000 morts.
 

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