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Greg Kelly, ex-assistant de Carlos Ghosn chez Nissan, condamné au Japon

L'ancien bras droit de Carlos Ghosn chez Nissan, Greg Kelly, a été condamné, jeudi à Tokyo, à six mois de prison avec sursis pour avoir aidé à cacher une partie des revenus de son ancien patron. Le groupe Nissan a obtenu une amende symbolique de 200 millions de yens.

C'était le premier jugement au pénal de l'affaire Carlos Ghosn. L'issue du procès de Greg Kelly, ouvert il y a près d'un an et demi, était particulièrement attendue au Japon comme à l'étranger. L'ancien collaborateur chez Nissan a écopé, jeudi 3 mars, d'une peine de six mois de prison avec sursis pour malversations financières au terme de son procès à Tokyo. Greg Kelly est également suspendu de ses fonctions pendant trois ans.

Fin 2019, Greg Kelly s'était retrouvé en première ligne dans ce procès après la fuite au Liban de Carlos Ghosn. L'Américain avait alors plaidé non coupable. Ses avocats avaient assuré, en amont du verdict, qu'il ferait appel en cas de condamnation, même à une peine avec sursis.

Nissan, également jugé dans ce procès en tant que personne morale et qui avait plaidé coupable pour sa part, a obtenu une amende symbolique de 200 millions de yens (1,6 million d'euros), conformément aux réquisitions du parquet.

Accusé d'avoir aidé Carlos Ghosn

L'affaire Ghosn avait démarré au Japon par l'arrestation fracassante en novembre 2018 du grand patron de l'alliance Renault-Nissan, libéré sous caution l'année suivante. Greg Kelly, ancien responsable des affaires juridiques de Nissan âgé aujourd'hui de 65 ans, avait été arrêté le même jour que Carlos Ghosn et pour le même chef d'accusation initial : avoir omis de déclarer aux autorités boursières japonaises des rémunérations que le Franco-libano-brésilien devait percevoir ultérieurement de Nissan.

Les procureurs lui reprochaient d'avoir aidé Carlos Ghosn à dissimuler aux autorités boursières japonaises 9,1 milliards de yens (quelque 70 millions d'euros) de rémunérations sur la période 2010-2018 que Nissan prévoyait de lui verser ultérieurement.

La cour a jugé Greg Kelly coupable pour ces faits, mais seulement sur l'exercice 2017-18, estimant qu'il n'était pas au courant auparavant des "conspirations" de Carlos Ghosn et d'un autre responsable de Nissan à l'époque, Toshiaki Ohnuma, sur ces paiements différés.

Toshiaki Ohnuma n'a, lui, pas été poursuivi par la justice japonaise, ayant bénéficié d'un statut de lanceur d'alerte.

Un retour aux États-Unis

Durant son procès dont les audiences, Greg Kelly et ses avocats avaient argué que ni les montants ni le calendrier de ces versements n'étaient gravés dans le marbre, et que donc Nissan n'avait nul besoin de publier ces informations. Nissan cherchait un "moyen légal" de conserver Carlos Ghosn dans son giron après sa retraite, pour éviter qu'il ne rejoigne un groupe concurrent, avait encore assuré Greg Kelly.

L'Américain a passé un mois en détention provisoire après son arrestation au Japon fin 2018. Il vivait en liberté sous caution avec interdiction de quitter le territoire japonais en attendant l'issue de son procès.

La décision du tribunal a été saluée par l'ambassadeur américain au Japon. "Nous sommes soulagés que la procédure légale soit arrivée à son terme, et que les époux Kelly puissent rentrer chez eux" dans le Tennessee (sud des États-Unis), a réagi dans un communiqué Rahm Emanuel, qui suivait cette affaire de près. "Cela a été trois longues années pour la famille Kelly, mais ce chapitre a pris fin."

Avec AFP et Reuters