Paris, Marseille, Strasbourg... Plusieurs villes françaises ont été le théâtre, samedi, de manifestations organisées pour protester contre l'invasion russe de l'Ukraine et dénoncer le rôle de Vladimir Poutine dans ce conflit. Au total, ces rassemblements ont réuni 21 700 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur.
"Maudite soit la guerre", "Poutine bombarde ma belle Ukraine" : en France, 21 700 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur, ont protesté, samedi 26 février, dans une centaine de rassemblements contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et conspué le président russe, très inquiets de savoir "jusqu'où il peut aller".
À Strasbourg, siège du Conseil de l'Europe, 3 100 personnes selon la préfecture se sont rassemblées avec drapeaux ukrainiens et pancartes proclamant "Poutine killer" ("Poutine tueur") ou "Stop à la guerre".
Vladimir "Poutine et toute sa clique devront payer le prix pour cette agression et devront faire face à un tribunal international", a lancé à la foule Borys Tarasyuk, représentant permanent de l'Ukraine au Conseil de l'Europe.
Sur la place de la République, à Paris, 5 000 manifestants, selon la préfecture de police, scandaient "Poutine assassin", "Poutine terroriste". Telle Liliya Gryshuk, Ukrainienne de 29 ans résidant à Paris, qui tranche : les gens en France "ne s'y attendaient pas (à la guerre). Nous on avait raison : Poutine, c'est une ordure". "Et personne ne va nous aider ?", interroge la jeune femme.
L’hymne ukrainien résonne sur la place Kléber à Strasbourg, après une minute de silence en hommage aux soldats et civils ukrainiens morts sous les bombardements #GuerreUkraine pic.twitter.com/wRs07XrVHe
— France Bleu Alsace (@bleualsace) February 26, 2022"Non à la guerre en Ukraine"
À la tribune du rassemblement "Non à la guerre en Ukraine", convoqué notamment par SOS Racisme et le Mrap, le journaliste et député européen (Renew Europe) Bernard Guetta évoque, lui, l'Ukraine attaquée par la Russie en assurant que "David va gagner contre Goliath".
"On dirait que les gens ont oublié la Deuxième Guerre mondiale", dit à Lille la manifestante Tatiana Silvanovitch, originaire de la Biélorussie, qui conclut : "Poutine veut recréer l'empire russe et on ne sait pas jusqu'où il peut aller...".
"Stop War, stop Poutine" (Arrêtez la guerre, arrêtez Poutine), "Nato act" (L'Otan, agissez), "Europe do more" (L'Europe, faites-en plus), pouvait-on lire sur les pancartes brandies à Marseille, jumelée avec Odessa, une ville du sud-ouest de l'Ukraine. Dans la deuxième ville de France, les manifestants étaient 700 selon la préfecture.
"Ma famille est bombardée, de nos jours, ça paraît tellement improbable", confie à l'AFP Ludmila Tonka Fannière, 31 ans, Ukrainienne vivant en France, coiffée d'une couronne de fleurs comme de nombreuses autres compatriotes dans les rassemblements.
"Je ne veux pas que des soldats français aillent mourir en Ukraine"
"Il faut arrêter la guerre. Il est toujours possible de trouver une solution pour négocier", déclare à l'AFP le porte-parole national du Mouvement de la paix, Roland Nivet, parmi un millier de marcheurs à Rennes. "La guerre ne peut être la solution car on sait quand elle commence mais on ne sait pas quand elle finit".
Les manifestants étaient aussi un millier à s'être rassemblés à Nantes, environ 350 à Clermont-Ferrand, 250 à Montpellier, 300 à Grenoble, Saint-Étienne ou Bordeaux, 200 à Chambéry ou une centaine au Puy-en-Velay.
Manifestation en soutien à l’ #Ukraine à #Rennes. Plusieurs centaines de personnes rassemblées place de la République. pic.twitter.com/bJUnvLkGET
— TVR La chaîne (@TVR35) February 26, 2022À Saint-Étienne, Grigori, chef d'orchestre ukrainien installé en France depuis 1991, estime que "l'Europe doit aller au-delà des paroles face à celui qui va supprimer beaucoup de vies", Vladimir Poutine, qu'il qualifie de "Hitler du 21ème siècle".
À Bordeaux, le rassemblement s'est tenu en présence notamment de la candidate PS à l'élection présidentielle Anne Hidalgo. Des pancartes demandaient l'exclusion de la Russie du système bancaire international Swift ou dénonçaient l'Europe comme "esclave" du gaz russe.
"Je ne veux pas que des soldats français aillent mourir en Ukraine mais je veux qu'on fasse tout pour stopper Poutine !", argumentait Kostia, 25 ans, doctorant en chimie, vêtu d'une chemise traditionnelle aux motifs brodés. Lui-même dit penser à retourner en Ukraine: "pour me battre".
Avec AFP