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Bourse : Le CAC 40 file à l'anglaise !

Nyse Euronext a transféré sa plateforme informatique en Angleterre. Une situation symptomatique de la perte d'influence de la place parisienne au détriment de Londres.

Décidé en 2008, le transfert de la plateforme informatique de Nyse Euronext en Angleterre semble sonner le glas de la place financière parisienne. Déjà en perte de vitesse par rapport à la Londres où se concentrent tous les acteurs financiers majeurs, la Bourse de Paris subit un nouveau coup dur.

En effet, tout son service informatique installé à Aubervilliers (banlieue est de Paris), a été déménagé à Basildon, de l’autre côté de la Manche. Un aller simple pour l’Angleterre qui a coûté pas moins de 150 millions d’Euros. 5 000 m² ont ainsi été loués dans cette ville située à l’est de la capitale britannique. Une surface dix fois plus importante que nécessaire, qui inquiète les syndicalistes de Nyse Technologies. Ces derniers craignent d’y voir débarquer les ordinateurs des autres sociétés de courtage mais aussi les traders parisiens.

Plus vite, plus fort, moins chers…

Le but de ce transfert est de gagner quelques secondes sur des transactions qui se jouent, elles, aux millièmes de secondes.
Et pour cause, les plateformes alternatives (aux places boursières traditionnelles), plus rapides et plus performantes, sont surtout moins chères. Chi-X, Bats, ou encore Turquoise sont quelques-unes des concurrentes, gagnant sans cesse du terrain sur les opérateurs historiques.

Une domination anglaise incontestable

Centre névralgique de la finance, Londres attire tous les acteurs financiers d’Europe. De nombreuses sociétés de courtage françaises n’ont pas hésité à s’y installer comme Tradition, Cheuvreux (courtier du Groupe Crédit Agricole) ou encore Exane (courtier de BNP Paribas).
Plus récemment, c’est la conférence TradeTech qui a décidé de fêter son dixième anniversaire à Londres. Se tenant habituellement au quartier d’affaires de la Défense (banlieue ouest de Paris), cette conférence réunit toutes les figures importantes des institutions boursières. En optant pour la rivale londonienne, elle scelle encore un peu plus le destin de la place financière parisienne qui n’a cessé de se dégrader depuis son mariage avec le New York Stock Exchange en 2007.

Le dernier classement des centres financiers du World Economic Forum apporte le coup de grâce à Paris. Classée à la 11ème position, la France a chuté de 5 places par rapport à 2008, et se trouve désormais derrière le Danemark. Quant à Londres, le classement ne fait que confirmer sa domination.
Une situation inquiétante qui a suscité un appel à la mobilisation générale de la part de Christine Lagarde, ministre de l’Economie et des Finances. Cet appel sera-t-il entendu ?
 

Une enquête d'Alexandra Renard et Mounia Ben Aïssa.