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Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a pressé l'Iran, mercredi, de se rallier à un accord sur son programme nucléaire dans les jours qui viennent. De son côté, Téhéran, qui estime qu'un accord est plus proche "que jamais", réclame une "déclaration politique" du Congrès américain en gage de garantie.

L'Iran n'a plus que quelques "jours" pour se rallier à un accord sur son programme nucléaire ou déclencher une "grave crise" de prolifération, a averti mercredi 16 février Paris, avant que le négociateur iranien assure que les parties étaient "plus proches que jamais d'un accord".

"Après des semaines de pourparlers intensifs, nous sommes plus proches que jamais d'un accord ; toutefois, rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu", a tweeté en soirée le négociateur iranien Ali Baghéri en anglais. "Nos partenaires de négociations doivent être réalistes, éviter l'intransigeance et tenir compte des leçons des quatre dernières années. Il est temps qu'ils prennent des décisions sérieuses", a-t-il aussi ajouté.

Plus tôt, Téhéran avait affirmé vouloir, en gage de garantie, une "déclaration politique" du Congrès américain dans laquelle les États-Unis s'engagent à revenir à l'accord sur le nucléaire et à le mettre en œuvre.

"Par principe, l'opinion publique en Iran ne peut pas accepter comme garantie les propos d'un chef d'État, et encore moins de celui des États-Unis en raison du retrait des Américains" en 2018, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, selon une copie de son interview mercredi avec le Financial Times publiée sur le site du ministère des Affaires étrangères.

Le chef de la diplomatie iranienne a révélé avoir demandé aux négociateurs iraniens de proposer aux parties occidentales qu'"au moins leurs parlements ou leurs présidents, y compris le Congrès américain, puissent proclamer sous la forme d'une déclaration politique leur engagement envers l'accord et à revenir à la mise en œuvre" de l'accord.

"Point de bascule"

Le chef de la diplomatie française a pour sa part estimé que la balle était dans le camp des Iraniens : "Plus on avance, plus l'Iran accélère ses procédures nucléaires, moins il y a d'intérêt pour les parties à rejoindre le JCPOA (accord de 2015), donc on est rendu au point de bascule, là maintenant."

"Ce n'est pas une question de semaines, c'est une question de jours", a insisté Jean-Yves Le Drian devant le Sénat, tout en soulignant qu'un accord était à "portée de main".

Les pourparlers de Vienne visent à ramener Washington à l'accord nucléaire de 2015, notamment par la levée des sanctions contre l'Iran, et à garantir le plein respect par Téhéran de ses engagements.

Les autres signataires de l'accord, les Européens (France, Allemagne, Royaume-uni), la Chine et la Russie, de même que les États-Unis qui en sont sortis en 2018, ont "trouvé une convergence" pour conclure à Vienne, a souligné Jean-Yves Le Drian. "Il faut (maintenant) des décisions politiques de la part des Iraniens", a martelé le ministre français des Affaires étrangères.

"Ils ont devant eux un choix très clair : ou bien ils déclenchent une crise grave dans les jours qui viennent, on pourrait s'en passer, ou bien ils acceptent l'accord qui respecte les intérêts de toutes les parties, et singulièrement les intérêts de l'Iran", a-t-il ajouté.

Avec AFP