
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, est arrivé à Kiev afin d'y donner lundi une dernière chance à la diplomatie, alors que les États-Unis ont répété que l'Ukraine pourrait être envahie "à tout moment" par la Russie. Une situation "critique" que le chancelier allemand va tenter de désamorcer. Il se rendra mardi à Moscou.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a demandé, lundi 14 février, à Moscou des "signes immédiats de désescalade" dans le conflit autour de l'Ukraine, avant d'arriver à Kiev au moment où les tensions russo-occidentales sont à leur comble.
"Nous attendons de Moscou des signes immédiats de désescalade", a déclaré dans un tweet Olaf Scholz, estimant qu'"une nouvelle agression militaire aurait de lourdes conséquences pour la Russie". Il a également qualifié la situation de "toujours très très sérieuse".
Le chancelier allemand se rendra ensuite à Moscou mardi, sur les pas du président français Emmanuel Macron la semaine dernière, au moment où les États-Unis rappellent à l'envi que la Russie pourrait envahir l'Ukraine "à tout moment" et où les Occidentaux évacuent leurs ambassades.
Souvent accusée d'être trop complaisante envers la Russie, l'Allemagne a haussé le ton dimanche. "Nous sommes au beau milieu d'un risque de conflit militaire, de guerre en Europe orientale, et c'est la Russie qui en porte la responsabilité", a déclaré le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Olaf Scholz a de son côté prévenu que les sanctions occidentales seraient "immédiates" en cas d'invasion russe.
"Rien à foutre" des sanctions
Moscou "n'en a rien à foutre" des sanctions, avait prévenu sans ambages quelques heures plus tôt l'ambassadeur russe en Suède, Viktor Tatarintsev, dans un entretien au journal suédois Aftonbladet.
La situation a atteint un point "critique", a estimé une source gouvernementale allemande. "Notre préoccupation a grandi (...) Nous pensons que la situation est critique, très dangereuse". Les tensions sont à leur comble, avec 130 000 militaires russes massés à la frontière ukrainienne qui mènent des manœuvres tous azimuts.
Reste à savoir si cette escalade poussera l'Allemagne à revoir sa réticence quant aux livraisons d'armes en Ukraine et quant à l'avenir de Nord Stream 2, le gazoduc controversé construit pour acheminer sur son territoire du gaz russe en contournant l'Ukraine. Le chancelier allemand a assuré la semaine dernière que le gazoduc "n'irait pas de l'avant" en cas d'invasion.
Boris Johnson en Europe du Nord
Le Premier ministre britannique Boris Johnson compte quant à lui se rendre dans les pays baltes et d'Europe du Nord cette semaine pour poursuivre ses efforts diplomatiques. "Il y a encore une fenêtre d'opportunité pour la désescalade et la diplomatie, et le Premier ministre continuera de travailler sans relâche aux côtés de nos alliés pour amener la Russie à s'éloigner du gouffre", a déclaré un porte-parole de Downing Street.
Moscou, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, nie toute velléité agressive envers l'Ukraine, mais conditionne la désescalade à une série d'exigences, notamment l'assurance que Kiev n'intégrera jamais l'Otan. Une condition que les Occidentaux jugent inacceptable.
Avec AFP