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Ahmadinejad effectue une visite controversée au Brésil

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a débuté, ce lundi, sa tournée en Amérique du Sud par Brasilia, où son homologue brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, l'a invité à trouver une "solution juste" sur le dossier nucléaire.

AFP - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé lundi le droit de l'Iran au nucléaire civil mais a appelé son homologue Mahmoud Ahmadinejad à trouver "une solution juste" avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire.

Le président brésilien a réitéré que son gouvernement reconnaissait le droit de l'Iran à développer "l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, en respect total des accords internationaux", lors d'une conférence de presse au côté du président iranien qui a effectué lundi une visite controversée de moins de vingt-quatre heures au Brésil.

Il a aussi demandé expressément à Ahmadinejad de "poursuivre les contacts avec les pays intéressés (les puissances occidentales) pour une solution juste et équilibrée de la question nucléaire en Iran", à l'issue d'un entretien de près de trois heures avec le dirigeant iranien.

Les Occidentaux accusent l'Iran de chercher à acquérir l'arme atomique sous couvert d'activités civiles, ce que Téhéran dément.

Après Brasilia, le président Ahmadinejad poursuit mardi sa tournée sud-américaine en Bolivie et au Venezuela pour chercher des soutiens auprès des dirigeants de gauche face aux Occidentaux sur la question nucléaire.

"La non prolifération et le désarmement nucléaire doivent aller de pair. Le Brésil rêve d'un Moyen-Orient sans armes nucléaires, comme c'est le cas en Amérique latine", a ajouté Lula.

De son côté, le leader iranien a déclaré que Téhéran était toujours intéressé par l'acquisition d'uranium enrichi ou par un programme d'échange sous le contrôle de l'Agence internationale d'énergie atomique (AIEA) mais pas à n'importe quelles conditions.

"D'après les normes de l'Agence, l'achat de combustible enrichi est libre, nous pouvons l'acheter mais il sont en train de définir les conditions politiques et techniques, cela n'est pas correct", a affirmé M. Ahmadinejab, selon la traduction en portugais de son discours en farsi.

Adoptant un ton modéré, le président iranien a déclaré également appuyer une candidature du Brésil au Conseil de sécurité de l'ONU mais a affirmé que celui-ci "a échoué au cours des 60 dernières années en raison du pouvoir de veto d'un groupe réduit de pays".

Le Brésil qui occupera en 2010 et 2011 un siège de membre non-permanent sans droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU aspire à un siège permanent.

Les deux présidents avaient auparavant signé trois accords de coopération commerciale, diplomatique et culturelle et huit protocoles d'intention dans les domaines de l'énergie, du pétrole, du gaz, de l'exploitation des mines et de la technologie.

Un important dispositif de sécurité a tenu à l'écart deux petits groupes de manifestants, l'un pro-Ahmadinejad, l'autre opposé à cette visite.

La visite d'Ahmadinejad est la première d'un président iranien au Brésil et marquera la troisième rencontre entre les deux présidents.

Lula, qui a annoncé mardi une visite en Israël, en Jordanie et dans les territoires palestiniens en mars, doit se rendre en Iran dans le courant du premier semestre 2010.

Le président iranien était accompagné d'une imposante délégation de 130 personnes et de 150 chefs d'entreprise. Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à près d'un millard de dollars de janvier à octobre. Un des objectifs de Téhéran est de les faire passer à 15 milliards de dollars.