
Au moins 15 personnes, dont un responsable de la police, ont trouvé la mort dans un attentat-suicide à Farah (sud-ouest). Cette attaque survient au lendemain de l'investiture du président Karzaï qui s'est engagé à œuvrer pour la sécurité du pays.
REUTERS - Un kamikaze circulant à moto a déclenché vendredi ses explosifs à Farah, dans le sud-ouest de l'Afghanistan, faisant 15 morts, dont un responsable de la police et deux de ses gardes du corps, et une trentaine de blessés, ont annoncé les secours.
Farah, province en grande partie désertique frontalière de l'Iran, est l'une des régions qui connaissent une recrudescence d'attaques cette année, les taliban gagnant du terrain en direction de l'ouest et du nord, alors qu'ils étaient confinés jusqu'à récemment dans le Sud et l'Est.
Jeudi, un kamikaze avait fait exploser la charge qu'il transportait sur un marché de la province d'Uruzgan, dans le sud de l'Afghanistan, faisant dix morts et treize blessés.
L'homme, qui voulait apparemment s'attaquer à un convoi de l'Otan, avait été repéré par les forces de l'ordre qui ont ouvert le feu sur lui, quand l'explosion s'est produite.
Cette attaque avait été menée le jour même de la prestation de serment du président Hamid Karzaï à Kaboul pour un nouveau mandat ce cinq ans.
Selon une carte dressée au printemps dernier par le gouvernement de Kaboul, près de la moitié de l'Afghanistan vit sous la menace d'attaques islamistes et certains secteurs sont sous le contrôle des taliban. Au total, 133 des 356 districts du pays sont jugés zones à haut risque et treize sont considérés comme étant aux mains des insurgés.
Pratiquement tout le sud du pays est sous la menace extrême d'attaques islamistes, de la province de Farah, dans l'Ouest, jusqu'à celles de Paktia et de Nangarhar, près du Pakistan, en passant par celle d'Helmand, dans le Sud.
En décembre dernier, un institut international, le Conseil international sur la sécurité et le développement (Icos), plus connu sous le nom de Conseil de Senlis, affirmait que les taliban étaient en permanence présents sur 72% du territoire afghan.
L'Icos définissait une "présence permanente" par la capacité pour les insurgés de mener au moins une attaque ou plus par semaine en moyenne sur l'ensemble d'une année.