La Corée du Nord, qui a déjà effectué le test d'un missile hypersonique la semaine dernière, a tiré, mardi, un projectile non identifié au large de sa côte est, a rapporté l'armée sud-coréenne. Il pourrait s'agir d'un missile balistique, ont précisé les garde-côtes japonais.
Moins d'une semaine après que Pyongyang a assuré avoir tiré un missile hypersonique, le pays a de nouveau lancé un "projectile non-identifié" vers la mer, à l'est de la péninsule, aux alentours de 7 h 07 (23 h 27 à Paris lundi), a annoncé, mardi 11 janvier, l'armée sud-coréenne, citée par l'agence de presse Yonhap. Le tir a aussi été rapporté par les garde-côtes japonais, qui ont parlé d'un "objet ressemblant à un missile balistique".
"L'armée (sud-coréenne) reste sur le qui-vive en surveillant de près les évolutions en coopération étroite avec les États-Unis dans l'hypothèse de lancements supplémentaires", a déclaré l'état-major à Séoul.
Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, qui a confirmé qu'"un objet qui pourrait être un missile balistique" a été lancé par la Corée du Nord, a déclaré que les tirs de missiles répétés de Pyongyang étaient "très regrettables".
Aucun dommage n'a été signalé dans l'immédiat au matériel militaire japonais, selon le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno. "On estime que (le missile présumé) a parcouru environ 700 kilomètres et a atterri à l'extérieur de la zone économique exclusive du Japon."
La Corée du Nord respecte depuis 2017 un moratoire sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, en marge d'une ouverture diplomatique avec les États-Unis et la Corée du Sud. Mais, alors que les discussions sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne sont depuis lors tombées dans l'impasse, elle a continué de procéder à des tests de missiles à courte portée.
En 2021, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a assuré avoir testé avec succès un nouveau type de missile mer-sol balistique (SLBM), un missile de croisière de longue portée, une pièce d'armement lancée depuis un train et ce qu'elle a décrit comme une ogive hypersonique. Et Kim Jong-un a assuré, en décembre, qu'il poursuivrait le renforcement de son arsenal militaire.
Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle au calme
Le nouveau tir intervient alors que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunissait, lundi, à huis clos, pour évoquer le dernier tir de missile nord-coréen. Les États-Unis, l'Albanie, la France, l'Irlande, le Japon et le Royaume-Uni ont appelé, dans une déclaration conjointe, la Corée du Nord "à s'abstenir de toute nouvelle action déstabilisatrice, à abandonner ses programmes interdits d'armes de destruction massive et de missiles balistiques et à engager un dialogue constructif vers notre objectif commun de dénucléarisation complète" de la péninsule coréenne, selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.
"Ces actions augmentent le risque d'erreur et d'escalade et constituent une menace importante pour la stabilité régionale", a ajouté la diplomate, en lisant le texte commun aux six pays en amont de la réunion. "C'est la Corée du Nord qui doit maintenant choisir le dialogue et la paix plutôt que son programme d'armement illégal et menaçant."
"Chaque lancement de missile sert non seulement à faire progresser les propres capacités de la Corée du Nord, mais aussi à étendre la gamme d'armes disponibles pour l'exportation vers ses clients et revendeurs d'armes illicites dans le monde entier", a-t-elle estimé.
Selon des experts, Pyongyang pourrait avoir fait coïncider à dessein son tir avec la réunion onusienne.
"Le lancement a des motivations politiques et militaires", a expliqué à l'AFP Shin Beom-chul, chercheur à l'Institut coréen de recherches sur la stratégie nationale. "La Corée du Nord poursuit ses essais pour diversifier son arsenal nucléaire, mais elle a planifié le tir le jour de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour maximiser son impact politique."
Avec AFP et Reuters