La candidate "envisagée" à l'élection présidentielle Christiane Taubira a annoncé, dimanche, qu'elle se soumettrait au résultat de la Primaire populaire, une initiative citoyenne prévue du 27 au 30 janvier dont elle acceptera "le verdict". Du côté de la droite, l'ex-numéro deux de LR Guillaume Peltier a rejoint avec fracas Éric Zemmour à l'extrême droite.
Christiane Taubira, qui a "envisagé" d'être candidate à l'élection présidentielle en décembre dernier, a annoncé, dimanche 9 janvier, qu'elle respectera "le verdict de la Primaire populaire – une initiative citoyenne prévue fin janvier censée désigner un candidat commun à gauche.
"J'accepte le risque de la démocratie. J'accepterai le verdict de la Primaire populaire", "dernière chance d'une union possible de la gauche", a déclaré l'ancienne ministre de François Hollande depuis un marché de Bondy (Seine-Saint-Denis).
Après avoir envisagé une primaire où s'engagent les candidats, le collectif de la Primaire populaire a changé de pied face au refus de plusieurs candidats, en prévoyant une "investiture populaire", un vote de ses plusieurs centaines de milliers d'inscrits sur internet.
"C'est la plus belle des légitimités", a estimé Christiane Taubira, une figure prestigieuse auprès de certains électeurs, mais dont l'entrée dans l'arène en décembre n'a pour l'heure pas suscité de percée dans les sondages.
"J'invite les autres candidats de gauche et écologistes à en faire autant", c'est-à-dire accepter le "verdict", a-t-elle dit. "Il n'y a rien à craindre des électeurs de la Primaire populaire, qui sont épris de toutes les justices", a-t-elle ajouté, insistant : "Nous avons donc à accepter ce risque, pour ma part je l'accepte".
Anne Hidalgo "prend acte" du refus de la primaire qu'elle a proposée
Yannick Jadot a à nouveau opposé une fin de non-recevoir dimanche. "L'union ne peut pas être une martingale" et "doit se construire sur des idées", a-t-il mis en avant.
Jean-Luc Mélenchon a aussi écarté sa participation, estimant que "ce n'est pas d'union dont nous avons besoin parce qu'elle empêcherait la mobilisation".
De son côté, Anne Hidalgo "prend acte" des refus face à sa proposition de primaire plus classique, avec "un débat à la loyale, un vote à la loyale".
Samedi, après s'être recueillie devant la tombe de l'ancien président François Mitterrand (1981-1995) à Jarnac (Charente), la socialiste a reconnu l'échec "pour l'instant" de sa proposition, pointant en particulier le refus de Yannick Jadot – auquel s'ajoutent Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Fabien Roussel.
"Je ne dis pas 'c'est fini aujourd'hui'", a-t-elle complété dimanche sur Cnews et Europe 1, en évoquant la Primaire populaire : "Le 15 janvier nous verrons qui souhaiterait participer ou pas".
La gauche est fragmentée en cinq candidatures principales, et aucune d'entre elles n'est en mesure de rivaliser dans les sondages avec la droite, l'extrême droite et Emmanuel Macron.
Par sa déclaration de dimanche, Christiane Taubira appelle les "citoyens qui veulent le changement à se bouger pour mettre un coup de pied aux fesses de ceux" qui refusent l'union, en s'inscrivant au vote de fin janvier, a expliqué son entourage à l'AFP.
Vagues à droite
À droite, c'est l'annonce par l'ancien numéro 2 de LR Guillaume Peltier de son ralliement à Éric Zemmour (Reconquête!) qui a fait des vagues.
"J'ai pris la décision de soutenir le seul candidat de la droite, le seul candidat fidèle aux valeurs du RPR, le seul candidat capable de battre Emmanuel Macron parce que capable de rassembler tous les électeurs de droite", a indiqué à Cnews et Europe 1 le député du Loir-et-Cher, qui devrait devenir le porte-parole de la campagne d'Éric Zemmour.
Et d'appuyer sur un point sensible dans la campagne de la candidate de LR : "Je n'ai aucune garantie d'un non-ralliement (de Valérie Pécresse) à Emmanuel Macron", a-t-il critiqué, jugeant que "Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, c'est la même chose".
Guillaume Peltier a été aussitôt exclu de LR, et le camp Pécresse a multiplié les condamnations face à "l'opportunisme" et la "trahison" d'un "transfuge".
Depuis Perpignan, l'autre candidate à l'extrême droite Marine Le Pen a révélé qu'il avait "tapé à la porte" du RN il y a un mois tel un "chien perdu sans collier".
Depuis la frontière franco-espagnole où elle a défendu une politique "dissuasive" d'immigration, Marine Le Pen a pronostiqué que l'ex-polémiste "terminera en dessous de 10%" au premier tour de la présidentielle.
Éric Zemmour, qui a vu un "tournant" dans le soutien de Guillaume Peltier, présentera lui lundi ses voeux à la presse depuis son QG de campagne à Paris, et dévoilera également le premier thème de son programme.
Geoffroy Didier, directeur de la communication de Valérie Pécresse, a estimé dimanche que les maires LR qui donneraient leur parrainage à Éric Zemmour "s'excluraient d'eux-mêmes" du parti.
Avec AFP