Plusieurs manifestations contre le projet de passe vaccinal se sont déroulées, samedi, à travers la France, quelques jours après les déclarations d’Emmanuel Macron sur les non-vaccinés.
Quelques jours après les déclarations controversées d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés, qu'il souhaite "emmerder", plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre le projet de passe vaccinal samedi 8 janvier dans plusieurs villes de France, renouant avec des mobilisations d'ampleur.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé 105 200 participants dans toute la France, soit quatre fois plus que les 25 500 de la précédente mobilisation, le 18 décembre.
Paris a vu plusieurs manifestations dont la plus importante a rassemblé quelques milliers de personnes à l'appel des Patriotes du candidat pro-Frexit à la présidentielle Florian Philippot, selon une journaliste de l'AFP. Ils ont défilé, sous la pluie, depuis la place du Palais royal jusqu'à la place Vauban derrière les Invalides.
L'ancien bras droit de Marine Le Pen a dénoncé "le pays de la tyrannie, de la ségrégation, où on met à part des millions de gens".
"Macron, ton pass on n'en veut pas", "Touchez pas aux enfants", scandaient les manifestants, dont beaucoup arboraient un drapeau français, au milieu de quelques fleurs de lys.
La manifestation partie de la place du Palais royal a pris place Vauban des allures de meeting politique, plusieurs personnalités d'extrême-droite venant apporter leur soutien aux manifestants : via message vidéo, la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, le très conservateur Jean-Frédéric Poisson, soutien d'Éric Zemmour, ou l'ancien conseiller de Donald Trump Steve Bannon.
Une source de police a qualifié ce rassemblement de "tendu". Tout comme celui tenu boulevard de l'Hôpital, dans le sud-est de la capitale, à l'initiative de Gilets jaunes, avec "des velléités de certains membres radicaux de faire bouger la manifestation, mais cela a été vite contenu", selon cette source.
À Paris, les trois cortèges ont rassemblé 18 000 personnes, selon le ministère qui a fait état de 10 interpellations et de trois membres des forces de l'ordre blessés.
"Macron on t'emmerde"
Le projet de loi sur le passe vaccinal, adopté par les députés jeudi, doit passer devant le Sénat la semaine prochaine.
À Lyon, une petite foule de manifestants de tous âges et peu masqués s'est rassemblée dans une ambiance bon enfant sur la place Bellecour, en centre ville. Parmi eux quelques gilets jaunes, des drapeaux tricolores et un rouge de la CGT. Slogans dénonçant "l'apartheid social" et huées contre le président Emmanuel Macron et son Premier ministre ont ponctué la manifestation.
À Bordeaux, entre 500 et 1 000 personnes, selon la police, et 9 000 selon les organisateurs, ont manifesté malgré la pluie sous les cris de "Macron on t'emmerde". "À quand un vaccin du respect ?" , #ontemmerde", "Confiance rompue", pouvait-on lire sur les pancartes.
Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé la manifestation à Montpellier, qui a rassemblé 3 700 personnes selon la préfecture. A Toulouse, où des incidents se sont aussi produits, ils étaient 2 200 selon la préfecture.
Emmanuel Macron a créé un tollé mardi en déclarant avoir "très envie d'emmerder" les non-vaccinés, en "limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale". Des propos qu'il a dit assumer "totalement" vendredi.
Les autorités avaient dénombré 121 000 manifestants contre la vaccination et le pass sanitaire sur l'ensemble du territoire le 11 septembre dernier, et quelque 237 000 participants le 7 août.
Avec AFP