Le "non" l'emporte samedi à Taïwan, où les électeurs étaient appelés à participer à quatre référendums qui auraient pu affecter les relations diplomatiques de Taipei et Washington, ainsi que sa sécurité énergétique. Un coup dur pour l'opposition qui espérait une preuve de défiance à l'égard du gouvernement.
Quatre fois "non". Les Taïwanais ont rejeté samedi 18 décembre les quatre propositions soumises au référendum qui auraient pu affecter les liens de leur île avec les États-Unis ainsi que sa sécurité énergétique, infligeant un revers à l'opposition qui voulait faire du scrutin un vote de défiance à l'encontre du gouvernement.
Le scrutin était organisé alors que la Chine a accentué ses pressions militaires et politiques sur l'île, qu'elle considère comme une province renégate.
Le principal parti d'opposition, le Kuomintang (KMT), qui n'a pas réussi à se défaire des accusations selon lesquelles il serait trop proche de la Chine, espérait que les votes constitueraient une preuve de défiance à l'égard du gouvernement démocratique.
Les deux référendums les plus controversés et médiatisés portaient sur l'interdiction de viande de porc contenant de la ractopamine et sur le déplacement du site d'implantation d'une centrale de gaz naturel liquéfié (GNL) afin de protéger un récif.
Le gouvernement taïwanais a autorisé l'an dernier les importations de porc dans l'espoir de favoriser un accord de libre-échange avec les États-Unis – où la ractopamine, un additif permettant d'obtenir une viande plus maigre et protéinée, est largement utilisée –, montrant ainsi que l'île est un partenaire fiable.
Le gouvernement a également déclaré qu'il déplacerait le site d'implantation d'une centrale de GNL qui doit lui permettre d'assurer les besoins énergétiques de l'île, afin de minimiser son impact sur un récif.
Un troisième vote portait sur le redémarrage d'une centrale nucléaire, alors que le gouvernement s'est engagé à arrêter d'utiliser l'énergie nucléaire.
Faible participation
Les électeurs ont voté contre ces propositions, comme l'avait recommandé le gouvernement, mais la participation a été faible.
Pour qu'une résolution soit adoptée par référendum, elle doit réunir au moins 25 % des voix, soit environ 5 millions.
Au final, environ quatre millions de personnes ont voté "non" aux quatre questions, un nombre plus élevé que celui des bulletins "oui".
Le président du KMT, Éric Chu, a admis que le résultat du scrutin n'était pas "idéal" et présenté ses excuses.
Avec Reuters