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Christiane Taubira "envisage" de se présenter à l'élection présidentielle

Dans une allocution postée sur les réseaux sociaux, Christiane Taubira a finalement annoncé, vendredi ,qu'elle envisageait de se présenter à la présidentielle et donne "rendez-vous à la mi-janvier" à ses sympathisants pour répondre à "l'impasse" d'une gauche plus que jamais divisée.

Alors qu'elle fait planer le doute sur sa participation à l'élection présidentielle, l'ex-ministre française de la Justice Christiane Taubira a finalement annoncé vendredi 17 décembre, dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux, qu'elle "envisageait" une candidature au scrutin d'avril prochain. 

Cette annonce intervient alors que toutes les enquêtes d'opinion sur les intentions de vote donnent la gauche éliminée dès le premier tour. 

"Il y a des candidatures de personnes de grande valeur, pour qui j'ai de l'estime et de l'amitié. Mais je constate l'impasse", déclare Christiane Taubira dans son message. "J'ai toujours dit que je prendrais mes responsabilités ; pour cela, j'envisage d'être candidate à l'élection présidentielle de la République française." 

Ce qui compte, c'est vous. ChT pic.twitter.com/ZSxVLpeaim

— Christiane Taubira (@ChTaubira) December 17, 2021

Ses forces dans "l'union"

"Je ne serai pas une candidate de plus, je mettrai toutes mes forces dans les dernières chances de l'union", a-t-elle ajouté en donnant "rendez-vous à la mi-janvier". 

Dans sa vidéo, Christiane Taubira n'a toutefois pas fait mention d'une potentielle participation à la primaire populaire. L'initiative, lancée par des militants de gauche en vue de "désigner la personnalité la plus à même de porter les valeurs écologiques, démocratiques et sociales et de rassembler autour d'elle", revendique à ce jour près de 300 000 inscriptions en vue d'un scrutin en ligne prévu du 27 au 30 janvier. 

"Nous saluons la position de Mme Taubira", se sont toutefois félicités auprès de l'AFP ses organisateurs, l'appelant à "participer dans le cadre de la primaire populaire aux efforts de rassemblement". 

En parallèle, la candidate soutenue par le Parti socialiste, (PS) Anne Hidalgo, a lancé le 8 décembre un appel à l'organisation d'une primaire, vite rejeté par ses principaux rivaux à gauche, l'écologiste Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, soutenu par la France insoumise (LFI), et le communiste Fabien Roussel. 

"Débattons (...) sur une chaîne de télévision", "avant le 15 janvier", date limite de dépôt des candidatures à la présidentielle, a proposé Anne Hidalgo à tous les candidats de gauche, aussitôt après l'annonce de Christiane Taubira. "Il y a une méthode, une seule (...) : c'est la primaire", a répété la candidate PS, précisant que sa proposition de débat était néanmoins "indépendante" du processus d'une primaire.

Les écologistes divisés 

Chez les écologistes, deux lignes différentes ont déjà réagi. "C'est bien, elle met les pieds dans le plat de l'union", a applaudi Sandrine Rousseau. "Là on commence vraiment (...) à voir un gouvernement de gauche, donc allons-y !", s'est-elle réjouie sur RMC.

???? @sandrousseau, l'éco féministe Grande Gueule !

⚡️ La présidente du conseil politique de @yjadot réagit à la candidature imminente de @ChTaubira : "Avec les nombreux candidats à gauche, on pourrait faire un gouvernement"#GGRMC pic.twitter.com/HXDOdmxKpx

— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) December 17, 2021

L'initiative de Christiane Taubira "n'est pas totalement à la hauteur des difficultés que rencontre notre pays", a jugé, pour sa part, le candidat Yannick Jadot sur France Bleu. Côté LFI, le député Éric Coquerel a décrié une intervention "pas sérieuse": "Il faut arrêter, on n'est pas dans une cour de récréation !", a-t-il raillé sur BFMTV.

"Elle défend quoi @ChTaubira ? A quatre mois d'une élection présidentielle, je poste une vidéo et je reviens dans un mois c'est pas totalement à la hauteur " @yjadot sur @francebleu avec @WendyBouchard #MaFrance #EELV #Presidentielle2022 pic.twitter.com/oqID1iSxFj

— France Bleu (@francebleu) December 17, 2021

À l'extrême droite, Marine Le Pen a fustigé une gauche "en perdition", "incapable de se mettre autour d'une candidature unique", en marge d'un déplacement à Mayotte. "Ça ressemble à une tentative désespérée de la gauche dans une présidentielle très mal embarquée pour elle", a raillé un membre de l'entourage d'Éric Zemmour.

Christiane Taubira avait multiplié, ces dernières semaines, les contacts avec les entourages de plusieurs candidats, faisant espérer une possible candidature aux partisans d'une "union". Jeudi soir, elle a contacté, tour à tour, les candidats de gauche pour leur expliquer sa démarche et tenter de "fédérer ces différentes volontés de la gauche".

Outre l'ancienne garde des Sceaux, sont également susceptibles d'obtenir les 500 parrainages la socialiste Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, le communiste Fabien Roussel ou encore Arnaud Montebourg (La Remontada), et les candidats d'extrême gauche Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO).

Avec AFP et Reuters