À la une de la presse, ce mercredi 15 décembre, le retrait symbolique des forces françaises de la ville malienne de Tombouctou. Les ambitions présumées du groupe de mercenaires russes Wagner au Mali. Les victimes civiles des Taliban, des forces de la coalition internationale et des forces de sécurité afghanes. La fronde des professionnels de la justice en France. Et un débat polémique sur le Père Noël.
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À la une de la presse, le retrait des forces françaises de Tombouctou, au Mali, dans le cadre de la réorganisation de l’opération Barkhane.
Le Journal du Mali évoque un retrait "symbolique", là-même où l’armée française avait lancé, il y a bientôt neuf ans, son intervention contre les djihadistes. Un départ "qui ne signifie pas le désengagement de la France du Mali", mais qui susciterait "la peur des Tombouctiens, de cohabiter (de nouveau) avec la menace djihadiste", selon le journal. Il annonce que le président Emmanuel Macron se rendra dans la capitale malienne le 20 décembre, "'une visite d’État très attendue, après plusieurs mois de tensions diplomatiques entre Paris et Bamako". Le Figaro parle d'un "moment historique", dans un contexte "d'instabilité politique" et "d'incertitude sur les plans de la junte au pouvoir". Une situation qui rendrait "difficiles les projections à long terme".
Autre inconnue: le rôle qu’entend jouer, dorénavant, le groupe de mercenaires russes Wagner, soupçonné par Paris de chercher à pousser ses pions au Mali. Si la rumeur de signature d’un contrat entre Wagner et la junte malienne ne semble pas s’être concrétisée, du moins pour le moment, Le Monde fait état de l’intérêt du groupe russe pour "le secteur minier malien". Un intérêt qui se manifeste par la présence, depuis la fin octobre, d'un géologue russe, chargé de prospecter les mines d'or dans la région de Menankoto, dans le sud du pays, "une zone réputée à fort potentiel aurifère et peu contrôlée par l'État central", selon le journal. Il rapporte que ce géologue russe a été rejoint, depuis, par le directeur d’une société minière, déjà liée à Wagner en République centrafricaine.
Dans la presse, également, la publication, aujourd'hui, d’un rapport d’Amnesty International sur les nombreuses attaques contre des civils par les Taliban, l’armée américaine et les forces de sécurité afghanes. Le quotidien suisse Le Temps souligne l’intensité de la violence subie par les Afghans en 2021, où le nombre de victimes civiles a augmenté de 47 % par rapport à 2020. "Pendant que le monde avait les yeux braqués sur l’arrivée au pouvoir des Taliban, la coalition internationale et l’armée afghane continuaient à commettre des crimes contre des écoles coraniques, des hôpitaux et des civils", accuse le journal, en évoquant "des familles entières exterminées, pendant que les généraux américains s'obstinaient à qualifier les opérations nocturnes et les bombardements de stratégies 'efficaces'". Le Pentagone, qui a annoncé, lundi, qu'il n'y avait "pas d'éléments suffisamment solides pour retenir des responsabilités personnelles" à l'encontre des militaires américains impliqués dans la frappe qui avait tué, par erreur, dix civils au mois d’août, à Kaboul.
En Tunisie, la décision de Kaïs Saïed de prolonger d’un an le gel du parlement, est très critiquée. La "feuille de route" du président est perçue par ses opposants comme une nouvelle preuve de sa dérive autoritaire. Nettement plus prudent, Le Temps évoque, lui, "un processus hasardeux, qui peut accoucher du meilleur comme du pire", mais relaie surtout les critiques de Kaïs Saïed contre ceux qui seraient impliqués, selon lui, "dans tous les crimes commis contre les institutions de l'État, et contre les Tunisiens". Des adversaires que le journal ne désigne pas nommément, même s'il pense très fort au parti islamiste Ennahda.
Un mot, également, de la mobilisation, aujourd’hui, en France, des acteurs du monde judiciaire. "La parole est à la grève" : 20 minutes annonce "un appel à la grève inédit dans la justice", pour protester contre les conditions dans lesquelles la justice est rendue en France. D'après La Croix, "si la question des moyens est au cœur des revendications", le malaise trouverait aussi sa source dans "la pression qui pèse(rait) sur le système judiciaire". Une situation dénoncée, le mois dernier, dans un appel des magistrats contre une justice "qui chronomètre tout". Le journal met en garde contre "l’effet particulièrement délétère" sur le système judiciaire de l’accélération de nos modes de vie. "Le rapport au temps, rappelle La Croix, est une composante essentielle de la justice. On ne prive pas un homme de liberté sans avoir pris le temps de le rencontrer. On ne soustrait pas un enfant à la garde de ses parents sans avoir pris le temps de l’écouter. À l’inverse, l'urgence commande parfois de prendre des mesures immédiates, comme lorsqu'il s'agit de sauver une femme d'un conjoint violent".
#ÀLaUne de La Croix :
➡️ Le refus d'une justice au rabais
➡️ Emmanuel Macron accusé de "double jeu" dans les médias
➡️ Dans la famille, à chacun son écran pic.twitter.com/RtLyZbMvle
On ne se quitte pas là-dessus. The New York Times rapporte qu'un diocèse de l'Église catholique italienne a été contraint de s’excuser publiquement, le week-end dernier, après que l'un de ses évêques a cru bon de dire à un groupe d’enfants que le Père Noël n’existait pas et que son costume avait été inventé par Coca-Cola à des fins publicitaires. Oh my God ! "Nous ne devons pas démolir l’imagination des enfants. Le père Noël peut être un symbole efficace pour partager l’importance du don, du partage et de la générosité", s’est excusé le diocèse.
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