Une série de tornades qualifiée "d'inimaginable tragédie" par le président Joe Biden a ravagé plusieurs villes dans le centre et le sud des États-Unis.
Plusieurs dizaines de morts, des maisons détruites à perte de vue et des enchevêtrements de gravats. Et le bilan humain, estimé à 94 morts, était encore provisoire samedi 11 décembre après le déferlement sur le centre et le sud des États-Unis d'une série de tornades d'une violence inouïe.
Le président américain Joe Biden a déploré "l'une des séries de tornades les pires" de l'histoire des États-Unis, qualifiant leurs ravages "d'inimaginable tragédie". Les décès ont été recensés à travers cinq États.
Dans l'Illinois, au moins six personnes sont mortes dans l'effondrement d'un entrepôt Amazon, a annoncé le chef des pompiers d'Edwardsville, précisant que la partie secours des opérations était désormais terminée et avait laissé place à la récupération des victimes. Les employés du géant de la distribution travaillaient de nuit pour traiter les commandes avant les fêtes de fin d'année.
Le Tennessee a recensé quatre décès, deux personnes sont mortes dans l'Arkansas, tandis qu'au moins deux morts sont à déplorer dans le Missouri.
Mais c'est le Kentucky, dans le centre-est du pays, qui paie le plus lourd tribut après le passage de ce phénomène météorologique dévastateur touchant particulièrement les immenses plaines américaines.
Le bilan local s'est alourdi dimanche : au moins 80 personnes sont mortes dans cet État, a annoncé le gouverneur Andy Beshear. "Ce nombre va dépasser la centaine", a-t-il ajouté.
"Un tas d'allumettes"
Mayfield, une bourgade de 10 000 habitants, a été à l'épicentre de la catastrophe. Le cœur de la ville ressemble "à un tas d'allumettes", a affirmé la maire, Kathy O'Nan, sur la chaîne CNN. "Les églises du centre ont été détruites, et le tribunal au cœur de la ville a été détruit", a-t-elle ajouté.
"C'est comme si une bombe avait explosé dans notre quartier", a raconté à l'AFP Alex Goodman, une habitante de Mayfield, après une nuit éprouvante dans le noir et dans l'angoisse. Partout dans la ville, des bâtiments ont été éventrés, du métal tordu, des véhicules renversés, et des arbres et des briques éparpillés dans les rues.
Sur un parking du centre, des bénévoles étaient à pied d'œuvre pour collecter des articles de première nécessité destinés aux familles sinistrées, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Ils rassemblaient notamment des vêtements chauds, des couches pour bébés et des bouteilles d'eau potable, alors que le réseaux de distribution d'eau et d'électricités ne sont plus opérationnels.
Des employés d'une fabrique de bougies y ont été piégés après que le toit a cédé sous la violence des vents. On était encore sans nouvelle de dizaines d'employés sur la centaine présents. Aucune personne n'avait pu être sortie vivante des décombres depuis la matinée, laissant craindre là aussi un très lourd bilan. Le gouverneur Andy Beshear a même parlé de "miracle" si des survivants étaient encore retrouvés.
Sur une large bande du territoire américain, la nuit a été terrible. "On a eu une alerte à 9 h 30, on nous a dit que la tornade arrivait. C'est venu et c'est reparti comme ça, d'un coup", a raconté à l'AFP David Norseworthy, 69 ans, devant le porche détruit de sa maison. "On n'a jamais rien vu de tel dans le coin. Là où ça frappe, ça démolit tout."
Des colonnes noires balayant le sol
Les agences fédérales de réponse aux catastrophes ont déjà commencé à être déployées sur place, a affirmé Joe Biden, qui a promis que "l'État fédéral ferait tout ce qu'il peut pour aider".
Les chaînes américaines ont filmé le passage des tornades : colonnes noires balayant le sol, illuminées par des éclairs intermittents. Environ une trentaine de ces tempêtes ont déferlé vendredi soir et samedi matin sur les États-Unis.
L'une des tornades a parcouru plus de 400 km, selon le service météorologique national (NWS), alors qu'en moyenne celles-ci ne dépassent pas plus de 6 km de distance.
Après avoir déploré le bilan attendu des tornades, Joe Biden a souligné que les phénomènes météorologiques étaient "plus intenses" avec le réchauffement de la planète, sans établir toutefois de lien de causalité directe entre le dérèglement climatique et la catastrophe qui a endeuillé vendredi soir le pays.
Avec AFP