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La situation restait tendue, mardi, dans les Antilles françaises, où le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu terminait sa visite destinée à apaiser la crise sociale. Il s'est dit ouvert à une "adaptation de l'application de la loi" d'obligation vaccinale, qui devait initialement s'appliquer le 15 novembre, jour où a débuté la grève générale en Guadeloupe, et avait déjà été repoussée au 31 décembre.

Tentative d'incendie d'une mairie en Guadeloupe, barrages routiers en Martinique et à Saint-Martin : la situation était toujours tendue dans les Antilles françaises, mardi 30 novembre, au dernier jour de la visite du ministre des Outre-mer. Sébastien Lecornu s'est montré ouvert sur l'application de l'obligation vaccinale, déjà repoussée au 31 décembre.

Arrivé lundi soir en Martinique, deuxième et dernière étape d'un court séjour destiné à apaiser les tensions et sortir de la crise sociale les Antilles françaises, le ministre a rencontré à la préfecture une délégation de 20 syndicalistes et les élus locaux, après que des discussions similaires la veille en Guadeloupe ont tourné court.

À Fort-de-France, le membre du gouvernement s'est montré ouvert à une "adaptation de l'application de la loi" d'obligation vaccinale, qui devait initialement s'appliquer le 15 novembre dans les Antilles, jour où a débuté la grève générale en Guadeloupe.

Couvre-feu

Né du refus de cette obligation vaccinale pour soignants et pompiers, le mouvement s'est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, occasionnant violences, pillages et incendies et gagnant ensuite la Martinique où la contestation a débuté le 22 novembre. Les deux îles sont placées sous couvre-feu.

Vendredi, Sébastien Lecornu et son collègue de la Santé Olivier Véran avaient annoncé repousser au 31 décembre 2021 la "finalisation de la mise en œuvre de l'obligation vaccinale" pour la Guadeloupe et la Martinique.

Mais "je ne vois pas comment le 31 décembre, on pourra accepter l'obligation vaccinale telle que c'est aujourd'hui", a souligné mardi à la sortie de la réunion Serge Letchimy, président du conseil exécutif de Martinique, car "on n'atteindra pas un niveau qui permette la continuité des soins".

"Spécificité"

"Le ministre a bien compris que notre spécificité doit être prise en compte dans cette question d'obligation vaccinale", s'est réjoui sur le perron de la préfecture Bertrand Cambusy, secrétaire général de la CSTM, syndicat à l'origine de l'appel à la grève générale, qui s'est exprimé en tant que porte-parole de l'intersyndicale.

Avant la réunion, environ 120 personnes s'étaient rassemblées devant la préfecture, après une nuit relativement calme sur l'île. Des barrages ont toutefois été érigés, notamment sur l'autoroute, coupant l'île en deux, et un centre de traitement postal situé dans un quartier de Fort-de-France a été vandalisé, a indiqué La Poste, qui déplore la détérioration d'une partie des colis.

Une journaliste de l'AFP a constaté la présence de voitures brûlées et retournées sur un barrage au rond-point de Mahault, sur la commune du Lamentin, avec une dizaine de personnes présentes sur place.

Barrages

En Guadeloupe, la mairie de Basse-Terre a été la cible d'un début d'incendie, rapidement maîtrisé. Dans le même secteur, la préfecture a annoncé interdire les rassemblements de plus de six personnes à Rivière-des-Pères, où les gendarmes ont fait lever un barrage.

"Des barrages sont actuellement installés sur les routes de Guadeloupe", a toutefois indiqué la préfecture dans le même communiqué. Plus tôt dans la journée, l'accès à Mare Gaillard sur Grande-Terre, entre Le Gosier et Saint-François, était à nouveau complètement bloqué par un barrage hermétique alors qu'il était dégagé depuis plusieurs jours.

Et à Baie-Mahault, la situation était incertaine dans la vaste zone commerciale de Jarry que les forces de l'ordre tentaient de sécuriser, au lendemain de l'annonce par Sébastien Lecornu de l'envoi d'un escadron de 70 gendarmes mobiles et 10 membres du GIGN supplémentaires.

À Saint-Martin, autre territoire français des Antilles confronté depuis quelques semaines à un mouvement social, des barrages perturbaient de nouveau la circulation mardi après trois semaines d'accalmie, et des commerces ont été attaqués.

À Paris, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réaffirmé la position du gouvernement consistant à refuser de "débattre avec des personnes" refusant de condamner les violences contre les forces de l'ordre. "La grande majorité des Guadeloupéens ne soutiennent pas ce mouvement de contestation de casseurs", a-t-il estimé à l'Assemblée, soulignant le bilan du gouvernement qui "a mis fin à la difficulté de l'approvisionnement de l'eau en Guadeloupe" ou encore "versé 1,5 milliard d'euros" pour lutter contre le Covid sur l'île.

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Avec AFP