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À la une de la presse, ce mercredi 1er décembre, les réactions à l’officialisation, hier, de la candidature à la présidentielle française du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour. Une annonce qui est intervenue le même jour que la panthéonisation de Joséphine Baker, et le dernier débat entre les cinq candidats du parti Les Républicains à la présidentielle. Et Nina Hagen sur la playlist d'Angela Merkel.

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À la une de la presse, les réactions à l’officialisation, mardi 30 novembre, de la candidature à la présidentielle française, du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour.

"Jusqu’où peut-on jouer avec la haine ?" : Eric Zemmour, rappelle ce matin L'Humanité, a été condamné deux fois pour provocation à la haine raciale et provocation à la haine religieuse. Le journal voit là "un scandale pour la démocratie", et demande à ce que les personnes condamnées pour provocation à la haine raciale soient rendues inéligibles. C'est une toute petite créature, mais elle parvient tout de même, par ses gesticulations, à effrayer jusqu’au monstre du placard, le personnage d’un célèbre livre pour enfants. En France, Libération a confié sa une au dessinateur Bruno Salamone, pour illustrer "le cauchemar français" qu’incarne, selon lui, "le polémiste raciste, misogyne et pétainiste" Eric Zemmour, dont le journal dénonce les "discours de haine" contre "les musulmans, les femmes, les juifs, les fonctionnaires et les intellectuels". Un discours que la gauche aurait la "tâche historique" de "stopper", selon Libé.

Le Figaro évoque un "défi historique"… pour la droite. Le journal l’appelle à "répondre avec fermeté, sérénité, constance, expérience et courage (dont elle aurait 'tellement manqué'), à l’angoisse existentielle" dont Eric Zemmour serait la manifestation. Une angoisse face au "déclassement économique, à la transformation démographique, (et) à la dépossession culturelle". Si la France que décrit Eric Zemmour "a tout d’un horrible chromo", d’un dessin aux couleurs criardes, "il faut prendre le phénomène Zemmour au sérieux", selon La Croix. "Plus que jamais, il convient d’écouter les millions de personnes qu’il a intéressées ces derniers mois. Sa percée révèle quelque chose de l’état d’esprit d’une partie des Français. De leurs angoisses face aux bouleversements du monde, de leur colère face à l’impuissance de la politique".

À l'étranger, Chapatte, à la une du quotidien suisse Le Temps, s’amuse de la forme de l’annonce de cette candidature - face à un micro un micro d’époque, censé rappeler l’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940. Dans son dessin, le micro a été remplacé par un doigt d'honneur, celui que le polémiste a brandi à l’intention d’une passante, lors de sa visite à Marseille, samedi dernier.

Et voici la une du journal ⁦@LeTemps⁩ de ce mercredi, avec ⁦@chappattepic.twitter.com/bqlNkmjrch

— Olivier Perrin (@olivierperrin) December 1, 2021

Un spot vidéo "grotesque", d’après Le Soir. Pour le journal belge, Eric Zemmour est le candidat d'une France "passéiste", d'une France "en noir et blanc qui transpire la haine de l'autre". "Marine Le Pen, la patronne du Rassemblement national, par les transgressions de son 'idiot utile', apparaît presque fréquentable", s’inquiète le journal, qui dit vouloir retenir de la journée d’hier, la panthéonisation de Joséphine Baker, plutôt que le diaporama lugubre d’Eric Zemmour.

#LeSoirDuJour « La base légale du Covid Safe Ticket se fissure »
A découvrir en librairies ou en version numérique: https://t.co/vsvqkZkC2p pic.twitter.com/bBxJfeEkZN

— Le Soir (@lesoir) December 1, 2021

En Espagne, El País juge "aberrante" la candidature de ce "bavard" télévisuel, qui n'est pas un homme politique professionnel, et évoque lui aussi l'"anomalie" de voir un "aspirant à la tête de l’État", condamné pour provocation à la haine raciale et religieuse. Le quotidien américain The Washington Post, enfin, dresse un parallèle entre le "style provocateur de Zemmour", et "les stratégies et les sentiments qui ont aidé Donald Trump à remporter la présidence américaine".

Eric Zemmour a choisi d’annoncer sa candidature le jour du dernier débat entre les cinq candidats du parti Les Républicains, à la présidentielle. Le Parisien/Aujourd’hui en France juge ce choix quelque peu "inélégant" vis-à-vis des Républicains, qui auraient toutefois réussi à "revenir dans le jeu", après avoir semblé dépassés par le polémiste. "Mais qui part favori ?", s’interroge le journal. Charge aux quelque 140 000 adhérents LR de les départager, à partir de ce matin. D'après Le Parisien, "le suspense (serait) total", sur le nom du ou de la gagnante, qui sera connu ce samedi. "Le suspense jusqu’au bout", annonce aussi L'Opinion, où le dessin de Kak montre 4 des 5 candidats se faisant remonter les bretelles par l’ex-patron de la droite et fan du PSG Nicolas Sarkozy : "Quand on galère dans son propre championnat, faut pas s'attendre à un miracle en Champions League", les sermonne l’ex-président.

Le #CongresLR des Républicains la Une ce matin :

???? Le suspense jusqu’au bout

???? Sur les réseaux sociaux, Ciotti a fait la course en tête

???? Jusqu’au bout, Sarkozy veut afficher sa neutralité

???? Le détail définitif d’un corps électoral

Cliquez pour en savoir plus ???? pic.twitter.com/CMnD2E2qfe

— l'Opinion (@lopinion_fr) December 1, 2021

Elle, s’apprête à dire "Auf wiedersehen" à la vie politique. Angela Merkel assistera demain à sa cérémonie militaire d’adieu, et conformément à la tradition, la chancelière a choisi pour l’occasion trois mélodies. Je vous annonce tout de go que la 7ème symphonie du compositeur allemand Beethoven ne fait pas partie de la sélection - ça, c’était pour le clip de candidature d’Eric Zemmour. Pour son au revoir, et d'après le quotidien Der Taggesspiegel, Angela Merkel a retenu, notamment, une chanson de la chanteuse punk Nina Hagen, "Du hast den Farbfilm vergessen" ("Tu as oublié le film en couleur"). Et non, ce n’est pas non plus un message à l'intention d’Eric Zemmour. Ce choix peut paraître surprenant, mais serait cohérent, d’après le journal, qui explique que la chanson de Nina Hagen, très populaire dans l'ex-Allemagne de l’Est, est à la fois une preuve d’humour et un clin d’œil aux Allemands de l'ex-RDA, où Angela Merkel a grandi. "En anoblissant Nina Hagen, (connue pour ses teintures flashy), et plutôt spéciale, politiquement comme personnellement, (Angela Merkel) affiche une volonté d’inclusion presque présidentielle qui dépasse toutes les couleurs de cheveux", écrit le quotidien berlinois.

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