L’histoire avait commencé comme un blockbuster hollywoodien. Sa fin sera finalement banale. Au terme d'une fuite de près de dix jours, le convoyeur de fonds qui avait détourné le 5 novembre dernier à Lyon un fourgon blindé s'est rendu lundi après-midi à la police de Monaco.

"Il s'est rendu tout à l'heure à la police", a indiqué une source proche de l’enquête, confirmant une information publiée sur le site internet de Nice-Matin.

Le gouvernement monégasque a décidé, sans perdre de temps, de le remettre à la police judiciaire de Nice, qui devait le réceptionner en milieu d'après-midi au "Jardin exotique", un établissement situé à la frontière de l'Etat de Monaco et de la France. La police française devait ensuite lui notifier son mandat d'arrêt et le transférer à Lyon, où il fait l'objet d'une mise en examen.

Traqué dans tout l’Europe par Interpol depuis le casse qui lui avait permis de subtiliser 11,6 millions d’euros, Toni Musulin s’était volatilisé et les enquêteurs français envisageaient, parmi d'autres pistes, qu’il ait fui "dans un pays de l'Est, compte tenu de ses origines serbo-croates".

L’homme de 39 ans, qui avait préparé le vol pendant plusieurs mois, n’a pas encore expliqué les raisons qui l’on poussé à se rendre.

"Il avait l'air assez bizarre quand il s'est rendu. On ne comprend toujours pas ses motivations. On ne sait même pas s'il a bien compris qu'il se trouvait à Monaco", a rapporté une source proche de l'enquête, sous couvert d'anonymat.

Employé depuis dix ans par le groupe suédois de transports de fonds Loomis, il était devenu en quelques jours le gangster le plus populaire de France. Sur la toile, des milliers de fans se sont manifestés pour applaudir sa performance, certains le comparant même au célèbre Tony Montana. Que la police judiciaire ait retrouvé, dès le 7 novembre, 9,1 des 11,6 millions d'euros volés dans le box loué par Toni Musulin n’avait d’ailleurs pas entaché sa popularité.